Je me permets de vous livrer ci-dessous un petit bijou que nous a laissé le regretté bluesman américain Calvin Russel. Les habitués de ce blog comprendront tout de suite pourquoi cette 'vieille' chanson est parfaitement d'actualité par rapport à notre thème de prédilection, à savoir l'indépendance financière :
I'm standing at the crossroads
There are many roads to take
But I stand here so silently
For fear of a mistakeOne path leads to paradise
One path leads to pain
One path leads to freedom
But they all look the same.I've travelled many roads
And not all of them where good
The foolish ones taught more to me
Than the wise ones ever couldOne path leads to sacrifice
One path leads to shame
One path leads to freedom
But they all look the same.There were roads I never travelled
There were turns I did not take
There were mysteries that I left unravelled
But leaving you was my only mistake.So I'm standing at the crossroads
Imprisoned by this doubt
As if by doing nothing
I might find my way outOne path leads to paradise
One path leads to pain
One path leads to freedom
But they all look the same
Quand on sait que Calvin Russell n'en avait rien à faire du modèle matérialiste américain, cela donne encore plus à réfléchir. Ce gars est là, à la croisée des chemins. Il s'interroge sur la route à prendre. Une d'entre elles mène au paradis, une autre à la souffrance, une autre à la liberté, mais elles se ressemblent toutes. Elles se ressemblent toutes car il faut avoir connu la souffrance pour apprécier et profiter de la liberté. Le paradis n'est possible que si l'on a vécu sa vie comme il se doit, avec ses peines et ses joies. On ne peut pas choisir une voie en espérant éviter les autres.
Calvin nous dit aussi que les chemins apparemment stupides lui ont appris bien plus de choses que ceux qui paraissaient plus sages. On nous apprend dès notre plus jeune âge à être de bons petits écoliers, de nous fondre dans la masse, puis d'enchaîner le métro-boulot-dodo jusqu'à ce que mort s'en suive ou presque. Tous ceux qui essaient de penser la vie en dehors de la consommation et du travail paraissent au mieux pour des non conformistes, au pire pour des abrutis voire carrément des dangers publics. On aurait pourtant tant de choses plus intéressantes à apprendre en sortant de cette prison dorée matérialiste.
Il y a plein de routes et de détours que Calvin n'a pas suivis. Il y a plein de mystères qu'il n'a pu résoudre. Mais il y a une seule chose qu'il regrette, celui d'avoir quitté le chemin qu'il suivait. Quand on a trouvé sa voie, on doit s'y tenir, même si le chemin est parsemé d'obstacles et de doutes. On peut déplorer certaines de nos erreurs, on peut aussi admirer le parcours suivi par d'autres personnes, mais si l'on baisse les bras et qu'on sort du droit chemin, alors on devra vivre avec des regrets pour le restant de ses jours. La voie vers l'indépendance financière est longue et difficile. La société de consommation fait tout pour nous en sortir, mais si l'on tient bon c'est la liberté qui nous attend.
Alors Calvin se tient devant la croisée des chemins, emprisonné par le doute, comme si en ne faisant rien, il allait trouvait sa voie. Dans notre société hyper connectée, on est formatés à sur-réagir. Au moindre problème, il faut travailler, délibérer, étudier, analyser, se lancer dans des projets, créer des process, la plupart du temps de manière stérile. Nous sommes des rats de la laboratoire qui tournent en rond dans leur cage. Si on prend le temps de s'arrêter par contre, pour peu qu'on y arrive, alors tout devient clair. L'inaction est dans la majorité des cas la meilleure conseillère. Non seulement elle peut nous ouvrir les yeux sur le chemin à suivre, mais il se pourrait même qu'elle soit ce chemin, celui qui mène à la liberté...