L'été, un long convoi de silences traverse le ciel, un train de marchandises aux portes bleu délavé. Des étincelles de cigales jaillissent de ses roues. Il ne freine qu'à l'automne, dans un crissement pourpre. Tu as disparu un mois d'août. Tu es montée dans un de ces wagons. J'ignore où tu es descendue. Je fraie mon chemin dans le bleu avec des mouvements d'épaules. La joie est la terrible tenue de rigueur. Une rumeur, très loin : la forêt se trouve sous un couloir aérien. L'avion fait le bruit étouffé d'un fer à repasser sur un drap bleu. Une photo où tu portes une veste de cuir. C'est plus fort que toi : la méchanceté du cuir fond sur tes épaules, ta bonté éclate comme une neige au soleil.
L'été, un long convoi de silences traverse le ciel, un train de marchandises aux portes bleu délavé. Des étincelles de cigales jaillissent de ses roues. Il ne freine qu'à l'automne, dans un crissement pourpre. Tu as disparu un mois d'août. Tu es montée dans un de ces wagons. J'ignore où tu es descendue. Je fraie mon chemin dans le bleu avec des mouvements d'épaules. La joie est la terrible tenue de rigueur. Une rumeur, très loin : la forêt se trouve sous un couloir aérien. L'avion fait le bruit étouffé d'un fer à repasser sur un drap bleu. Une photo où tu portes une veste de cuir. C'est plus fort que toi : la méchanceté du cuir fond sur tes épaules, ta bonté éclate comme une neige au soleil.