Chaque année, nos ports de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane sont bloqués par des amas considérables d’algues brunes flottantes appelées Sargasses.
Certaines espèces particulières de Sargasse qui vivent essentiellement de manière flottante se forment dans l’océan Atlantique Nord au niveau des Caraïbes, sous forme d’immenses radeaux dérivants de dizaines de km2 et d’1m d’épaisseur. Ce phénomène est bien connu depuis l’époque de Christophe Colomb, et n’est pas le fait d’un dérèglement climatique, comme l’a annoncé Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique et solidaire.
Les amas de Sargasses provoquent non seulement le blocage de nos ports de Guadeloupe, de la Désirade, d’île de Terre Bas, de l’archipel des Saintes, mais aussi la fermeture d’établissements scolaires, la fuite des habitants et une chute du tourisme car les amas laissés plus de 48 h provoquent des émanations d’ammoniac et d’hydrogène sulfuré, gaz extrêmement toxiques.
Au niveau local, les moyens d’action sont très limités, et rien n’a été prévu par l’Etat les années passées. Vu l’ampleur du phénomène et l’inaction du gouvernement Macron, notre Présidente a été la première à tirer la sonnette d’alarme et interpeller Nicolas Hulot le 15 mai, pour lui rappeler que l’Etat doit agir et assurer sa mission régalienne dans nos territoires et départements d’outre-mer.
Justine Bénin, députée de Guadeloupe a ainsi demandé le 23 mai à l’Assemblée Nationale que soit décrété l’état de catastrophe naturelle, ce que n’a pas retenu Nicolas Hulot.
Quel est donc la réponse de l’Etat après ces années de manque de réactivité?
Un plan « PULSAR », Plan d’Urgence Local SARgasses avec 3 millions d’euros pour financer des opérations de ramassage et les équipements de protection individuels, ainsi qu’un programme doté d’1 million € à l’Ademe, pour la collecte et la valorisation des sargasses (engrais, méthanisation).
Le ramassage d’urgence doit être fait au plus vite, mais collecter et traiter de telles quantités échouées prend du temps et coûte cher. Nous proposons d’aller plus loin et de voir plus grand en protégeant nos ports en amont : notre Marine Nationale doit être utilisée pour détecter les bancs de Sargasses par patrouilles de navires et par survol maritime. Les bancs de Sargassespeuvent être ainsi contenus et déviés au large à l’aide de barrages flottants, moyens utilisés fréquemment contre les pollutions de surface.
Seule une politique maritime de grande envergure avec un développement des moyens de notre Marine Nationale dans nos territoires ultramarins des Antilles et de Guyane permettra de libérer nos ports de l’amoncellement dangereux des Sargasses.