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Mais t’es où ? Pas là !

Publié le 28 mai 2018 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, ça va faire deux mois que je n’ai pas écrit. Et deux mois sans écrire, ça fait beaucoup, au point que je poste du Vianney. Mais ce n’est pas parce que je déserte ce blog que je déserte la musique, bien au contraire. Mais durant les mois d’avril et de mai, ce qui a été important, ce n’est pas tant la musique que j’ai écoutée que la musique que j’ai faite. Mais je ne peux rien dire pour l’instant.

Durant ces deux mois, j’ai vécu un passage personnel compliqué en vérité. Avoir 35 ans, ce n’est pas rien, mais c’est d’autant plus impressionnant quand tu t’apprêtes à réaliser un projet de jeunesse, un projet qui mûrit depuis 16 ans. J’ai dans un premier temps refusé cet anniversaire et cette échéance. Et puis le temps avançant, les soutiens aidant, j’ai pris ce qui m’arrivait à bras-le-corps. Bref, ce qui va arriver m’a déjà révolutionnée et j’ai hâte que vous voyiez le résultat.

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Si je n’ai pas pu écrire pendant un bout de temps, c’est que j’ai appris la fin du site Ladies Room tel que je l’ai connu. J’avais commencé à écrire dessus le 16 avril 2008, soit il y a 10 ans. Et pendant ces 10 ans, j’ai parlé majoritairement de musique, mais ça m’a permis de me débloquer sur beaucoup de sujets. So long, Ladies, ça a été une superbe expérience avec vous toutes, mais comme dirait Jackie Quartz, la mort d’un amour donne naissance à un autre

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Pendant ces deux mois, j’ai aussi écouté de la musique. De la musique qui m’a évidemment nourrie pour le futur projet, mais aussi de la musique qui a nourri mes relations humaines. Voici un petit tour d’horizon.

Nécrologies

Jacques Higelin (6 octobre 1940-6 avril 2018)

Même si je suis plus partisane et plus connaisseuse du répertoire de son fils Arthur, j’ai vécu la mort de Jacques Higelin comme une petite déchirure. En effet, à l’instar de Claude Nougaro, ce n’est qu’au moment de son décès que j’ai vu toute la richesse du répertoire du monsieur. Sa poésie et son énergie auront marqué 50 ans de chanson française pas forcément grand public – et c’est bien dommage. Dès l’annonce de son décès, je me suis penchée sur cet acte d’amour entre le père et son fils avec Le destin du voyageur.

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Maurane (7 novembre 1960-7 mai 2018)

De son vrai nom Claudine Luypaerts, elle était une des seules chanteuses à voix qui ne me cassait pas les ovaires. Peut-être parce qu’elle inspirait réellement quelque chose de puissant dans son chant sans pour autant avoir une technique vocale de Castafiore, et je trouvais ça très rafraîchissant. Après avoir commencé à chanter dans la rue dès ses 15 ans, elle se fait repérer dans le spectacle Jacques Brel à mille temps en 1979, mais elle n’explose aux yeux du public quand elle succède à Fabienne Thibaud dans le rôle de Marie-Jeanne au sein de Starmania en 1988. Sa carrière se poursuit ainsi jusqu’en 2016, date à laquelle elle est opérée des cordes vocales. Elle tente un retour en mai 2018, juste avant sa mort d’une probable crise cardiaque, avec un projet de reprises de chansons de Jacques Brel.

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Petites vieilleries

Michael Jackson – Human Nature (1982)

Cette année, pas encore de revival italo malgré la météo moite de ce mois de mai (chaud + humide), on commence tout juste le revival Beatles avec un topic Sgt Pepper en attendant une éventuelle remasterisation du Blanc par Gil Martin (et un coffret contenant ENFIN les démos d’Esher nettoyées). Mais par contre, on est sur un revival assez puissant de Michael Jackson, surtout Thriller et Bad. Peut-être parce que tonton beau-frère commence à faire écouter ces deux albums aux petits neveux, peut-être parce qu’on est proche du 15 mai et que c’est une manière de me rappeler de me rappeler du paternel qui a laissé 4 ans la cassette de Bad dans l’autoradio, bref, Michael Jackson de cinglé et ça ne fait même pas 10 ans qu’il est mort. Je n’ai donc aucune raison légitime de me lancer dans un tel revival

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Catherine Lara – La rockeuse de diamant (1983)

Clairement, le projet que je développe est tout sauf rock, mais je me sens galvanisée par cette chanson au moment du développement. Et dire que tout ceci est parti d’une vanne dans mon orchestre concernant la plus jeune membre, née en 1990, et donc n’étant pas super au fait de la carrière de Catherine Lara (sachant que l’âge médian des membres dudit orchestre se rapproche dangereusement des 38 ans…).

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René Aubry – Tree Song (1983)

Le multi-instrumentiste vosgien s’est fait connaître par ses diverses collaborations avec la chorégraphe Carolyn Carlson, suite à leur rencontre en 1978. Tree Song est inclus dans le ballet Blue Lady, qui fait suite à la naissance de leur enfant. Carolyn Carlson a voulu ainsi représenter les quatre âges de la femme, entre l’enfance, la « fleur de l’âge » (d’où est tiré Tree Song), la décrépitude et la vieillesse. Je réfléchissais tout à l’heure à mon soudain revival Michael Jackson, mais en fait :

Je fais juste un revival de mes 20 ans (entre 3 et 25 ans) en tant que danseuse ^^. Car tant Michael Jackson que René Aubry, Dead Can Dance ou Armand Amar ont servi de bande-son à mes divers cours de danse.

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Ry Cooder – Paris Texas (1985)

Encore une fois, dans mon immense ignorance cinéphile, j’ai plus fantasmé le film de Wim Wenders par sa bande originale que je n’en ai apprécié la construction et l’image. Et, comme à chaque fois que j’adore la bande originale, je pense que je serai globalement déçue par le film. Mais c’est ainsi que j’ai découvert ce superbe joueur de slide qu’est Ry Cooder, bien que je connaisse davantage son travail avec le Buena Vista Social Club, puisque je m’y suis intéressée à l’époque.

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Alain Chamfort – La fièvre dans le sang (1986)

Dernière petite redécouverte fondante directement venue des années 1980, la surprise Alain Chamfort rythme mon printemps à la faveur de la sortie de son dernier album. Ayant quitté son costume de Claude François Leader Price auquel il était dévolu en début de carrière, et à la faveur d’un Serge Gainsbourg qui a bien boosté son positionnement, Alain Chamfort a su garder une image très élégante largement alimentée par ses compositions eighties minimalistes. C’est à ce titre que, comme un adolescent, je déraille à l’écoute de cette chanson.

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Les petites nouveautés

Ed Sheeran – Perfect

Ce n’est pas une nouveauté à proprement parler, mais JAMAIS je n’aurais pensé ces 15 dernières années que je m’énamouracherais à ce point d’un chanteur cheesy. Force est de constater que je suis à deux doigts de m’acheter Divide et que Perfect est devenu la chanson neuneu de l’amour de la saison. Je ne sais plus quoi faire pour trouver des chansons de la qualité de l’amour que je voue au Mari.

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Greta Van Fleet – Highway Tune

La première fois que j’ai écouté ce morceau à la radio, je me suis dit : Quel excellent morceau de Led Zeppelin ! Preuve de ce que j’avance : même Robert Plant a adoubé ce groupe formé par une fratrie de Detroit qui a dû être biberonnée au son très sale qui fait du bien. Bref, moi qui me dit régulièrement que le rock est mort, je suis satisfaite de le savoir enterré trop vite.

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Childish Gambino – This Is America

Ce morceau est clairement le hold-up du printemps 2018. Je ne suis pas clairement la carrière en tant qu’acteur de Donald Glover – aka Childish Gambino – à travers des séries comme Community et Girls ou des films comme Seul sur Mars ou Solo : A Star Wars Story, mais force est de constater que je me suis pris une sacrée claque avec ce morceau. Outre le clip qui fait beaucoup pour la popularité galopante du morceau, ça fait un bout de temps que je ne m’étais pas extasiée à ce point pour un morceau de rap.

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Cesàr Sampson – Nobody But You

Contrairement au public européen qui a voté en majorité pour Toy de Netta, représentant Israël au concours de l’Eurovision 2018, j’étais du même avis que le vote des jurys de professionnels. En effet, j’estimais que Cesàr Sampson, représentant de l’Autriche audit concours, méritait de gagner. En effet, outre des qualités graphiques indéniables, je ne pensais pas écouter une chanson aussi bonne à l’Eurovision, temple du kitsch et de la démesure. D’ailleurs, ce concours a été pour une fois très sobre, et on s’y est fait très chier pour le coup.

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Arctic Monkeys – Four Out Of Five

Que penser de Tranquility Base Hotel And Casino ? J’aurais aimé que cet album ne me laisse pas indifférente, même pour dire que c’est de la merde. Alors que clairement, ce n’est ni de la merde, ni l’album du siècle. C’est juste un bon disque d’ambiance que tu mets en arrière-plan pour une soirée estivale, mais qui n’ambiance pas assez pour faire de ta soirée une bonne soirée. Alex Turner cabotine comme jamais, mais derrière, la musique ne suit clairement pas. On regretterait presque Everything You’ve Come To Expect des Last Shadow Puppets, qui avait clairement une autre gueule en termes d’ambiance et qui était bien placé parmi mes albums de 2016.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.


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