Jusqu'ici, je n'adhérais qu'à moitié, voire pas du tout, à la musique de Parquet Courts qu'on comparaît pourtant volontiers à pléthore de mes groupes préférés (les Feelies, Pavement ou Pixies pour ne citer qu'eux). Et puis est arrivé ce "Wide Awake", leur déjà cinquième disque, que j'abordais donc avec quelques réticences. Pourquoi continuer à écouter un groupe pour lequel je ressens aussi peu d'étincelles ? Parce que j'avais encore l'impression de louper quelque chose, que je devais avoir tort, que toutes ces excellentes critiques ne pouvaient se tromper. Ce nouvel album commence fort : "Total football" en hommage au style pratiqué par l'équipe de football néerlandaise dans les années 70, entraînée par Rinus Mitchell et dont la star sur l'état terrain était le regretté Johann Cruyff. Les Parquet Courts y parlent même d'un modèle de société qu'on pourrait adopter à la vie de tous les jours. Avec un tel programme, je me dis que ces New-Yorkais-là ne peuvent être mauvais. La suite, beaucoup plus variée qu'à l'accoutumée, me donne rapidement raison. Le groupe commence à s'ouvrir et laisse rentrer de multiples influences dans sa mixture rock - on pense évidemment aux Talking Heads sur le titre éponyme. Là où sur les précédents albums, un ou deux morceaux sortaient du lot - l'excellent "Dust" par exemple - ici, les bonnes chansons s'enchaînent sans temps mort avec même quelques belles mélodies pop ("Mardi Gras Beads" ou "Death Will Bring Change"). Il n'en faut pas plus pour me réconforter définitivement avec les américains. Les Parquet Courts sont sans doute un des meilleurs groupes d'indie rock actuel. Il n'y a que les imbéciles...