Voici un compte-rendu de la manifestation du 3 juillet à Québec écrit par notre camarade Marc-André Gagné de Sherbrooke. Il est du Parti communiste du Québec.
Merci camarade !
Aujourd’hui, la ville de Québec a encore une fois remit le droit de cité à l’armée canadienne lui permettant de pouvoir parader dans les rues de la capitale nationale. Le droit de cité est une opération de propagande et de recrutement pour les forces armées, ainsi qu’une tentative de recherche d’appuis pour la soi-disant mission humanitaire. Mais cette année, il ne s’agissait pas d’une parade ordinaire, l’armée canadienne utilise les festivités du 400e anniversaire de la ville de Québec pour recruter et chercher des appuis auprès des québécois. Il est donc nécessaire de manifester notre désaccord face à cette mesure anti-démocratique (puisque pas nécessairement approuvée), totalitaire et réactionnaire.
Nous sommes arrivés à Québec vers 9 :45 du matin et, malgré la mauvaise température, la motivation des manifestants était toujours là et nous nous sommes séparés en deux contingents : le contingent vert, devant être un contingent sécuritaire pour toute la famille, et le contingent orange visant à bloquer la parade. J’ai donc choisi de rejoindre le contingent orange, car il fallait être une bonne gang pour tenter de bloquer la parade, et parce que j’avais la possibilité de prendre de meilleures photos.
Nous marchions pacifiquement jusqu’au défilé jusqu’à ce que notre contingent soit séparé en 2 groupes. Nous avons dû courir pour pouvoir nous rendre à la parade sans que les policiers nous bloquent le chemin. Notre groupe se trouvait alors en plein milieu du trajet du défilé, au grand malheur des supporters de la guerre et du terrorisme, qui nous lançaient des insultes et nous faisaient des doigts d’honneurs, car parait-il nous gâchions la fête. Ça ne faisait pas non plus l’affaire des policiers, qui sortirent leurs matraques avec une attitude menaçante et intimidante.
C’est alors que nous avons repris le trottoir de force, obligés de nous contenter de regarder la parade, tout en lançant des insultes aux militaires, ce qui rendait les supporters toujours plus hostiles envers nous. Nous essayons alors de trouver une autre solution car il était rendu trop tard pour bloquer la parade, de plus, nous n’étions plus qu’une dizaine dans notre groupe, ceci dû aux nombreuses personnes qui ont refusé de suivre, et ceci ne faisait pas de rapport de force face à l’anti-émeute. Nous décidons alors de contourner les policiers pour nous rendre vers le contingent vert, qui se dirigeait vers la parade. À partir de ce moment, il n’y eut plus de confrontations et nous regardions la parade sous la pluie. À mesure que nous lancions nos slogans, les militaires qui paradaient devenaient de plus en plus arrogants et nous lançaient à leurs tours toutes sortes d’insultes, de regards haineux ou de gestes inappropriés. Un monsieur fâché nous a même traités de « bande de chieux », ce que j’ai trouvé assez comique, étant donné la situation.
La manifestation se termina vers 12 :15, et fut moins violente et moins répressive que je m’y attendais personnellement. À cette heure, il pleuvait énormément, faisait extrêmement froid et nous étions trempés jusqu’à l’os. Nous sommes alors partis nous détendre et parler un peu au bar du coin, en attendant les autobus du retour. Ce fut une très belle manif et, malgré l’hostilité des personnes qui assistaient à la parade militaire, nous avons pu nous faire entendre. Il reste maintenant à démontrer à ces pauvres aliénés brainwashés, que le gouvernement n’est pas en mission humanitaire en Afghanistan et faire de la sensibilisation contre les mesures impérialistes de notre cher gouvernement.
Marc-André Gagné