04 juillet 2008
L'après Ingrid
Et maintenant ?
Drôle de coïncidence. Hier à Bogotá, un invité de marque assistait à la liesse populaire suite à la libération inespérée d’Ingrid Betancourt. Un certain John McCain, candidat républicain à la Maison-Blanche, était reçu par le chef de l’Etat colombien, Alvaro Uribe. Ça tombe bien: trois otages américains également libérés mercredi ont été transférés hier sur la base militaire de San Antonio, au Texas.
Rien d’étonnant à cette proximité entre deux gouvernements qui pratiquent l’un et l’autre la politique de la fermeté. Avec un succès mitigé en Irak, pour ce qui concerne les Etats-Unis. Mais avec une victoire spectaculaire, dans le cas de la Colombie. Car il ne faut pas s’en cacher: ce n’est pas la voie de la négociation franco-suisse avec les FARC qui a permis la libération d’Ingrid Betancourt. Bien au contraire: il a fallu une opération militaire s’appuyant sur des agents infiltrés dans la guérilla.
Evidemment, on ne saura jamais
ce qu’auraient donné les contacts effectués par les émissaires de Berne
et de Paris. Les annonces intempestives de Bogotá ont plusieurs fois
fait capoter des pourparlers, y compris par l’intermédiaire du
président vénézuélien Hugo Chávez.
Par-delà
la libération d’Ingrid Betancourt, la présidence colombienne peut
s’enorgueillir d’avoir privé la guérilla de sa carte maîtresse. Les
FARC n’ont plus grand-chose à offrir en échange des 500 rebelles qu’ils
cherchent à faire sortir des prisons d’Etat. Ils ne sont plus en
mesure, non plus, de réclamer une zone démilitarisée dans le sud-ouest
du pays. Ce qu’Alvaro Uribe n’a jamais accepté.
La guérilla est plus affaiblie que jamais. Mais elle n’est pas morte. Acculée, quelle sera sa réaction ? Pour les Colombiens, on espère que ce ne sera pas une nouvelle escalade de la violence.
Posté par va33 à 23:26 - Actualité - Commentaires [2] - Rétroliens [0] - Permalien [#]