Uji-midori est, comme son nom l'indique, un cépage originaire du département de Kyôto où il fut sélectionné en 1985 à partir d'une graine de théiers zairai (indigène) de Uji. Comme tous les cultivars de Uji, il est considéré comme cultivar à thé ombré. Il est resté très rare, et on le trouve plus rarement encore employé pour du gyokuro ou du tencha (matcha). Les cas les plus fréquents sont des kabuse-cha ou sencha ombrés. C'est pourtant un cépage très intéressant, comme le montrait le kabuse-cha que j'ai pu proposer en 2016.
Cette année voici donc un kabuse-cha de Uji-tawara et un sencha sans ombrage de Wazuka !
Ce sencha s'exprime très peu au nez. En bouche on a d'abord une pointe d'amertume, légère mais assez caractéristique. Ensuite on ressent en after et par retro-olfaction une grande richesse aromatique. Pas d'umami mais une sensation veloutée sucrée, avec des arômes crémeux et lactés. Des arômes d'amande amère et d'herbes aromatiques donnent un bon echo à la légère amertume de la liqueur.
L'ensemble est très fluide, mais pas trop léger, porté par la densité des arômes et leur longueur en bouche.
Les infusions suivantes restent très aromatiques en bouche avec un caractère un peu tannique.
C'est un sencha un en difficile saisir qui pourtant conférera une grande sensation de satisfaction à tous ceux qui aiment les sencha très "sencha", sans umami, rafraîchissants et aromatiques.
Voici en second lieu un Uji-midori ombré longtemps, 20 jours.
Pour ce kabuse-cha on utilisera moins d'eau que pour un sencha, une eau tiédie, pour une infusion plus longue aussi, 80-90s.
La richesse des arômes et parfums est étonnante pour un kabuse-cha (on se rappelle alors Gokô, qui donne aussi des arômes très forts en thé ombré).
Aussi, l'absence relative d'umami pour un cultivar à thé ombré explique peut être que celui-ci ne se soit pas beaucoup répandu et ne soit presque jamais utilisé pour des tencha et gyokuro hauts de gamme. Bien sûr, les arômes bien particuliers d'un cultivar sont souvent, et malheureusement, un frein. Pourtant aujourd'hui ce sont bien des caractéristiques aromatiques fortes qui nous intéressent, et ces deux thés confirme mon idée que Uji-midori est un cultivar de valeur qui mériterait d'être plus exposé.