Partager la publication "[Critique] MON KET"
Note:
Origines : Belgique/France
Réalisateur : François Damiens
Distribution : François Damiens, Matteo Salomone, Tatiana Rojo, Nancy Sluse, Christian Brahy…
Genre : Comédie
Date de sortie : 30 mai 2018
Le Pitch :
Désireux de renouer le plus vite possible avec son fils de 15 ans qu’il n’a pas vu grandir, Dany décide de s’évader de prison et de refaire sa vie. Un homme tour à tour menaçant, inquiétant et attachant qui n’a pas fini de marquer les esprits des personnes qui vont croiser sa route…
La Critique de Mon Ket :
Maître des caméras cachées, devenu célèbre avec François l’embrouille, François Damiens a décidé de faire ses débuts de réalisateur en revenant à ses origines. Plutôt que d’exploiter la crédibilité d’acteur dramatique qu’il a su se bâtir ces dernières années avec des films comme Les Cowboys, l’acteur belge a tout misé sur la comédie, marchant sur les traces de Johnny Knoxville et de Rémi Gaillard. La bonne nouvelle, c’est que Mon Ket, le film en question, n’a rien de calamiteux comme N’importe Qui, l’arnaque scandaleuse de Rémi Gaillard. Ici, on se situe donc davantage du côté de quelque chose à la Bad Grandpa. Une bonne vieille blague qui ne prend pas tout le temps mais dont les gags ont néanmoins tendance à faire oublier les plus gros défauts. Enfin, pas systématiquement non plus…
Caméras planquées
Comme Bad Grandpa et N’importe Qui donc, Mon Ket entend développer une intrigue au milieu de plein de séquences tournées en caméra cachée. En gros, le film alterne séquences de comédiens, avec François Damiens et ses complices, et sketches en caméra cachée comme au bon vieux temps de François l’Embrouille. Des scènes par ailleurs tournées avec grand soin vu que le réalisateur a tenu à conférer à son premier essai cinématographique une patine plus professionnelle que les œuvres citées plus haut. Il parvient ainsi à multiplier les angles de vue et la qualité de l’image n’a rien à voir avec ce qu’on pouvait voir à la télévision quand Damiens piégeait les passants. Le stratagème consistant donc à indiquer le nom de la victime en bas à droite de l’écran de manière à ce que le spectateur identifie quelles sont les séquences tournées en caméra cachée. Une autre astuce pour les reconnaître ? Ce sont les seules qui fonctionnent. Car là est le gros problème de Mon Ket : quand celui-ci tente justement de ressembler à un film, il n’y arrive pas vraiment…
Assemblage maladroit
Attachant et toujours aussi bon quand il est question de piéger son prochain, jusqu’au-boutiste et rentre-dedans, François Damiens s’est donné à fond et livre un numéro plus qu’à son tour savoureux. Le hic, c’est que comme souligné plus haut, son film ne fonctionne pas vraiment en tant que tel. Ainsi, on s’ennuie ferme entre les sketches, le scénario n’ayant pas un grand intérêt. Toutes les scénettes unissant entre elles les vignettes en caméra planquée tombent à plat. Et ce dès le début, quand le personnage de Damiens s’évade de prison. Souvent maladroit, Mon Ket peut aussi sombrer dans le ridicule et dans le « forcé » quand il essaye laborieusement de justifier sa démarche.
Un peu comme Bad Grandpa en somme…
Surprise sur prise !
Mais contrairement au film de Rémi Gaillard qui voyait l’humoriste montpelliérain recycler sans vergogne les caméras cachées publiées sur internet, Mon Ket met en avant un vrai travail. François Damiens maîtrise assurément la chose et souvent, les pièges qu’il met en place sont savoureusement drôles. On retiendra en particulier le sketch du footbaleur invité pour l’anniversaire de son fils ou encore la visite à l’hôpital… Des vignettes comiques justifiant d’une certaine façon le prix de la place de cinéma. Même si au final, nous aurions rigolé tout autant si François Damiens nous avait proposé ces sketches dans le cadre d’un DVD, sous la forme d’une compilation…
En Bref…
Très inégal, en particulier quand il tente de nous vendre une histoire bancale sans grand intérêt, Mon Ket vaut donc uniquement pour la qualité de ses sketches en caméra cachée. Et vu que François Damiens se montre très généreux, c’est déjà pas mal…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Studio Canal