Titre : Sécurité, open your bag
Scénariste : Lénaïc Vilain
Dessinateur : Lénaïc Vilain
Parution : Mars 2017
J’ai découvert Lénaïc Vilain il y a de nombreuses années alors qu’il officiait comme blogueur. J’étais fan de son univers sombre, porté par un trait aussi noir que ses idées. Depuis, il a publié plusieurs bouquins qui m’ont souvent laissé sur ma faim. Le dernier né, « Sécurité, open your bag » est une sorte de suite de « RAS » paru 4 ans plus tôt chez Poivre & Sel. Ici, c’est Vraoum qui lui offre le gîte pour 150 pages d’autobiographie.
Une autobiographie qui manque d’analyse.
Dans « RAS », Lénaïc Vilain racontait sa vie de veilleur de nuit. Au début de ce « Sécurité », sa société lui propose de devenir vigile à la Tour Eiffel. Il accepte et regrette vite son choix : s’il pouvait beaucoup lire à l’hôtel comme veilleur, le travail dans un lieu si touristique est bien différent…
C’est une pure autobiographie qui nous est proposée. Centré sur le personnage de Vilain, l’ouvrage manque un peu de hauteur. Tout est factuel et manque cruellement de perspective. Vilain paraît totalement passif face à son travail. Pourquoi faire un livre sur un métier que l’on a exercé si on ne l’analyse pas un minimum ? L’absence de narration sur une grande partie de l’ouvrage se fait sentir. On aurait aimé un peu de ressenti de l’auteur.
« Sécurité » se présente avant tout comme un recueil d’anecdotes. Mais là aussi, pas de quoi sauter au plafond. On s’attend à plein de situations croustillantes, mais ce n’est pas vraiment le cas. On se dit qu’en tant de mois de travail, ça fait peu finalement. Pire encore, les rares fois où Vilain se dévoile un peu, il apparaît surtout mesquin, comme lorsqu’il fait patienter un flic juste par plaisir. Finalement, c’est le passage de la formation qui est le plus réussi. Le fait que les agents montrent comment ils font leur métier et se font reprendre par la formatrice est le seul moment où le livre prend du recul.
Malgré les 150 pages, l’ouvrage se lit trop vite. Les pages, en petit format, ne comportent que deux bandes par pages. Le dessin, simple, ne fait souvent qu’accompagner les dialogues. Mais c’est plutôt adapté au propos qui ne demande par de virtuosité graphique particulière. Le choix de la bichromie enrichit l’ensemble et aide à la lisibilité.
Il est à noter qu’après les attentats de 2016, le livre a déjà pris un coup de vieux (ce que signale l’auteur en fin d’ouvrage d’ailleurs). C’est un autre écueil hélas du livre.
La question qu’on peut se poser est : y avait-il matière pour faire un livre ? Peut-être. Certaines idées auraient pu être développées (comme la horde de zombie), mais Lénaïc Vilain reste en permanence en surface. Avec un peu d’analyse ou d’esprit de synthèse, voire d’humour, ce « Sécurité » aurait pu se révéler intéressant. En l’état, ce n’est qu’un témoignage léger d’un métier particulier, certes, mais pas passionnant pour autant. En autobiographie, avec tout ce qui nous est proposé depuis25 ans, on attend plus.
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