DJ Koze ‘ Knock Knock

Publié le 22 mai 2018 par Heepro Music @heepro

Je ne vous mentirai pas à disant que j’attendais avec impatience ce nouvel album de DJ Koze. Son précédent, Amygdala, aussi bon soit-il, m’avait tout de même laisser un peu… interrogatif. Quel est donc le secret du DJ allemand pour séduire tant de monde avec une musique, certes, hyper cérébral, mais dans le même temps – je pense toujours à son album de 2013 – très populaire dans sa conception, car éminemment folklore ?

D’abord, je ne suis pas surpris de voir que Sophia Kennedy, dont le premier album éponyme de l’an dernier est tout simplement superbe, figure par deux fois sur l’album, avec les très beaux « This is my rock » et le final « Drone me up, flashy » (qu’elle interprète en allemand).

Le premier des 16 morceaux me fait irrémédiablement penser à The Avalanches, pour l’un des semples qu’il incorpore, l’ambiance étant bien plus lourde et pesante que sur les albums des Australiens. L’utilisation des samples est, à ce titre, régulièrement digne des plus grands DJs dont Stefan Kozalla fait assurément partie.

Dès le second titre, nous avons droit à l’une des nombreuses collaborations : ici, Bon Iver, sur un très élégant « Bonfire ». Plus loin, ce seront Eddie Fummler ou Kurt Wagner (Lambchop). La véritable surprise arrive avec « Colors of autumn » puisque Speech, ancien leader du groupe Arrested Development (souvenez-vous de leur tube « Everyday people »), vient poser sa voix pour un mix 2018-1993 de toute beauté !

De son côté, la présence de l’artiste suédois José González apporte une touche résolument folk à « Music on my teeth ». La chanteuse irlandaise Róisín Murphy participe à son tour par deux fois à l’album, sur les titres « Illumination » et « Scratch that », tandis que son compatriote Mano Le Tough propose une collaboration entre les 2 DJs!

En milieu de disque, « Pick up » est assurément LE morceau club par excellence !

Plus encore qu’Amygdala, Knock Knock est un album qui nécessite une réelle abnégation pour être écouter de bout en bout, tant il est riche en sonorités qui viennent s’entrechoquer, non seulement d’un morceau à l’autre, mais également au sein d’une même chanson. Pourtant, Knock Knock possède, au contraire de son prédécesseur, quelque chose qui le rend bien plus aisé : est-ce le folklore restreint, au service d’un sérieux bien plus rigoureux ? Peut-être.

Dans tous les cas, comme Amygdala que j’ai réécouté il y a peu en attendant ce nouveau disque, je dois bien le dire : un album de DJ Koze n’a aucun égal, et je suis persuadé que je tiens là l’une des plus grandes œuvres que 2018 nous proposera, tout comme, déjà (même si je ne m’en rends compte que maintenant) le précédent le fut en 2013.

C’est ce qu’on appelle un génie, non ?

(in heepro.wordpress.com, le 22/05/2018)

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