De retour dans le XIII° arrondissement de
Paris en ce vendredi soir, pour profiter d’une soirée estivale entre amis et
surtout (re-re-re)gouter sans doute l’une des plus belle tables italiennes de
la capitale, le restaurant Pasta
e Basta dont je vous ai parlé
ici plusieurs fois.
Six autour de la table, le nombre idéal pour équilibrer
les plaisirs au niveau « bouteilles », et nous donnons naturellement
carte blanche à Fabien pour 2 blancs et 2 rouges (plus quelques compléments en
fin de repas).
Surprise de taille, notre ami Borat, batteur
à ses heures perdues, profitait de l’absence de sa moitié pour prolonger la
séance de répétitions avec son groupe. C’est donc naturellement que le courant
est passé entre les deux tables voisines.
Au
menu :
·
Farandole d’antipasti concoctée de main de
maître par Fabien
·
Plat au choix
·
Tris de desserts
Comme
à l’habitude, on débute par un amuse-bouche de bienvenue façon pizzetta d’un
moelleux superlatif. Ensuite …
Farandole
d’antipasti :
Burrata,
San Daniele et Speck (que l’on ne présente plus !)
Bresaola
della Valtellina (viande de bœuf séchée)
Saute
di Vongole (palourdes sautées à l’ail et au piment)
Salade
Caprese
(spécialité de l’ile de Capri : Tomates / Mozzarella / Basilic frais)
Cannolicchi
(couteaux)
Plats
variés selon les convives, avec :
Calomarata aux palourdes
Filetto di Bar au citron, épinards
Medaglioni di vitello, coeurs d'artichauts
Tagliatelles aux couteaux et cœurs d’artichaut
En
dessert :
Tris de dessert
Les
vins dégustés :
DOC Sicilia,
Vigna di Gabri 2014 (cépage ansonica), Donnafugata : un vin avec une aromatique très
développée (fruits jaunes) et d’une belle maturité, mais qui sait rester
avenante (fraicheur citronnée). Bouche demi-perlante, qui vient tendre le vin
et donner un contrepoint de bel effet à une aromatique assez exubérante (et un
léger manque d’acidité, mais on est bien dans le grand sud). Finale qui claque,
à la fois grasse et sec, une pointe glycérinée en complément. Très Bien +
IGT Salento
(Pouilles), Teresa Manara, Chardonnay sei settembre 2016, domaine Cantele : joli nez sur une finesse assez
florale quoique intense, une pointe poudrée et des notes d’épices douces. La
bouche est très puissante, d’une grande aromaticité mais élégante. Acidité
intégrée qui dessine un contour de bouche serré, et une belle empreinte finale
presque épicée. Avec l’huile d’olive, le vin propose un regain de peps et d’acidité,
ce qui en fait un Chardonnay méridional énergique. Excellent
IGT Salento
(Pouilles), Fanòi 2012 (cépage Primitivo), domaine Cantele : robe sombre, profonde, noire d’encre.
Un grand nez sur les fruits gorgés de soleil, fruits noirs murs, profonds,
puissants et suaves. Complexité apportée par une poudrée qui apporte un
supplément de volume et de caractère, une touche de notes sur la menthe et une
fine amertume fumée. Bouche puissante, tannique à souhait … mais finalement
séduisante. Acidité bien maîtrisée qui apporte une énergie au vin. Belle et
grande amertume, spécialement sur la finale, pour définir une droiture de belle
facture. Excellent +
DOCG Barolo, Cerequio
2006, Michele Chiarlo : malgré
la jeunesse (je crois que 15ans de garde sont un minimum de vieillissement pour
le Barolo), le nez apparaît sous un jour élégant, avec des fragrances « juste
ce qu’il faut d’angulosité » pour titiller nos papilles. Charge tannique réglissée
sur un équilibre général plutôt sur l’élégance. A l’aération dans le verre,
ouverture sur les fruits à l’alcool et une note mentholée du plus bel effet. La
finale joue sur une opposition réussie entre élégance, puissance tannique et
amertume fruitée. Excellent aujourd’hui
IGT Puglia, Aleatico
2009, Tenuto Luigi Rubino :
un rouge avec les desserts, mais un rouge typé VDN. Fruits confits, kirsch,
alcool de prune viennent compléter un nez résolument sur la cerise. Touches
fumées apparaissant avec les desserts. Bouche de demi-corps, parfaite pour
finir un repas, avec une impression de « sans sucres ». Douceur ronde
fraîche. Très Bien +
Pour
finir, un Grappa,
Elisi (issu de la distillation de 3 cépages : Barbera, Nebbiolo et
Cabernet), Distillerie Berta : un alcool pour la route (merci
Uber !). Nez magnifiquement aromatique sur la prune et des notes de marc
de Bourgogne. Bouche sur un bel alcool, fraîche, énergique, développant des arômes
multiples et changeant sur la finale (réglisse puis banane). Une pointe
perlante vient compléter cette palette. Frais malgré les 43° au compteur. Excellent
Une nouvelle fois, une table de très haut niveau, un amour de l'Italie et de ses produits et une cave à vins exceptionnelle, le tout avec un accueil et une disponibilité superlatifs (merci à Fabien et à Jean-Michel). A à très bientôt.
Bruno