Mélanie Taquet, sous le soleil de Florence

Par Samy20002000fr

Après avoir remporté un franc succès d’autoédition en 2017 avec Une vita pas si dolce en ayant distribué pas moins de 4500 exemplaires en quelques mois, Mélanie Taquet arrive en librairie cette fois sous l’égide des éditions Eyrolles. Légèrement retravaillé, ce même texte est désormais publié depuis février 2018 sous le titre de Reste aussi longtemps que tu voudras. Mélanie Taquet s’est rendue dans nos locaux il y a quelques jours pour nous en dire davantage sur ce succès d’édition mais aussi pour répondre aux questions des 30 lecteurs Babelio spécialement présents pour l’occasion.

« Nina a quitté Paris sur un coup de tête pour venir s’installer dans ce bed & breakfast du centre de Florence, tenu par son amie de toujours, Hannah. Mais les retrouvailles des deux femmes ne sont pas à la hauteur de leurs espérances : Hannah est aux prises avec sa sorcière de belle-mère et ses problèmes de couple ; quant à Nina, elle refuse d’expliquer les raisons de sa venue et semble fuir la réalité, préférant se laisser distraire par les délices florentins au bras de Marco, un Napolitain pensionnaire du bed & breakfast. Pourquoi Nina a-t-elle quitté la France aussi subitement ? Quels secrets tente-t-elle de dissimuler ? Sous le soleil de Florence, les parts d’ombre et de lumière de chacun se révèlent tour à tour. »

Une aventure éditoriale

Avant d’aborder plus en détails le premier roman de Mélanie Taquet et toutes les questions soulevées dans l’esprit des lecteurs durant leur découverte de cette histoire, la rencontre s’est ouverte sur une question au sujet du parcours éditorial de ce roman, un parcours débuté avec l’autoédition. « Comme beaucoup de personnes aujourd’hui, j’ai publié cette histoire qui me tenait à cœur grâce à l’autoédition. Je voulais vraiment partager ces écrits avec mes proches, ma famille et mes amis les plus intimes. De fil en aiguille, j’ai participé à un concours organisé par Librinova et qui permettait au vainqueur de faire ensuite publier son livre par un éditeur reconnu en profitant de l’accompagnement d’un agent. A ma grande surprise, le livre s’est très bien vendu, j’ai pu compter sur le soutien de très nombreux lecteurs et lectrices qui m’ont grandement aidée à remporter ce concours. Un incroyable succès pour enfin être contactée par les éditions Eyrolles par l’intermédiaire de mon nouvel agent. On a alors restructuré, avec les équipes de la maison d’édition, quelques points de l’histoire, remodelé différents chapitres mais globalement le roman est resté le même. Jusqu’à cette nouvelle édition que vous avez entre vos mains ! »

Une ville-muse

Incontournable pivot du roman de Mélanie Taquet, la belle ville de Florence trouve toute son importance dans l’inspiration initiale de l’auteure : « J’ai commencé à écrire ce roman quand j’habitais à Florence, après avoir quitté la France pour diverses raisons. C’est une ville qui m’a véritablement murmurée des choses. J’ai mis cinq ans à construire mon histoire, un peu en dilettante. Je menais en effet différents projets de front, professionnellement comme personnellement. Ma véritable envie était de raconter Florence, de la poser en mots. C’est une ville qui m’a énormément inspirée. Ensuite, j’ai eu envie de tisser toute une histoire qui aurait cette magnifique ville pour cadre. Voilà, très brièvement, comment est né ce roman. »

Un patchwork de personnages et de situations

Point fort du roman, souvent souligné par les lecteurs durant la rencontre : cette envie de Mélanie Taquet de mêler plusieurs personnages et plusieurs situations dans une même histoire. D’abord pour le personnage de Mina, au centre de l’échiquier, mais aussi pour son vécu, ses péripéties et rencontres à venir, Mélanie Taquet semble s’être amusée à réaliser ce véritable patchwork tout au long de l’écriture de son roman : « Le personnage de Mina était central, indispensable. Je savais que je voulais raconter son histoire, mais aussi lui laisser cette liberté d’évoluer librement sous ma plume. Petit à petit les autres personnages ont pris chair, ont pris forme pour permettre à cette histoire de se développer. Mais au-delà d’eux et de ce qu’ils vivent, c’est aussi et surtout l’envie de raconter la fuite en avant, l’errance, le départ qui a pu me guider vers ce roman. »

L’insoutenable légèreté des lettres

Malgré un contexte général plutôt léger et une envie de surtout partager d’heureuses émotions, Mélanie Taquet n’a pas hésité à incorporer dans son roman des thématiques plus graves que nous ne dévoilerons d’ailleurs pas toute afin de laisser les lecteurs les découvrir.

Sur le sujet du racisme tout de même  l’auteur s’explique : « En vivant en Italie, j’ai découvert une langue, un cinéma qui m’a d’ailleurs inspiré le titre initial de mon livre, mais aussi une culture, une manière de vivre… Mais j’ai aussi fait la découverte d’un peuple très fier, où l’accueil de l’étranger est parfois complexe. J’ai connu cela avec des amis, avec des gens croisés dans la rue. J’ai ressenti ce racisme latent, cet accueil de l’autre qui est tout de même compliqué ». D’autres sujets difficiles sont abordées par l’auteur tout au long du roman : «  Il y a un côté de ma personnalité qui est très léger mais je suis aussi très touchée par ces thématiques humaines, le racisme effectivement, mais aussi toutes ces questions de choix, des questions graves. C’est important pour moi de faire ressortir et ressentir dans mes livres, et plus généralement dans l’écriture, cette dualité, entre légèreté et gravité. »

Une histoire en suspens

Quant à savoir si Reste aussi longtemps que tu voudras trouvera bientôt une suite pour vivre encore quelques aventures au côté de Nina, Mélanie Taquet ne maintient pas l’incertitude très longtemps : « Alors que j’écrivais les derniers chapitres de ce livre, je voyais déjà arriver la suite, je la voyais pointer le bout de son nez dans mon esprit. Je voyais s’installer petit à petit toute la trame du second roman, les aventures possibles et envisageables… L’envie n’est absolument pas marketing, pour tout dire, elle était présente avant même la publication du premier tome. Je ne peux pas abandonner Nina comme cela alors que tant de choses restent sans réponse…  »

Découvrez Reste aussi longtemps que tu voudras de Mélanie Taquet aux Editions Eyrolles.

Retrouvez les 5 mots de Mélanie Taquet en vidéo :