Et après Mai, il y aura Juin, l'avant grandes vacances...
En Mai, le mois est joli, et malgré les possibles saints de glace, on a envie de ne rien faire, de lézarder, de musarder. Et ça marche grâce à notre système assez unique de jours fériés qui ajoutés aux RTT nous permettent de faire des ponts, voire même des viaducs. Qui travaille ? Qui ne travaille pas ? On s’y perd. Remarquons que dans notre France si laïque on fait feu de toutes les fêtes religieuses chrétiennes pour déclencher un jour férié. Et c’est vraiment un prétexte parce que dans les très catholiques Italie ou Espagne, l’Ascension par exemple n’est pas férié. Le 8 mai non plus, mais il est vrai que le 8 mai 1945 il n’y avait pas grand-chose à fêter dans l’Espagne de Franco ou l’Italie post-Mussolini. Sur ce plan on pourrait peut-être remettre sur le tapis la question d’unifier les dates du souvenir de nos morts dans les conflits du passé. Giscard l’avait tenté en supprimant le 8 mai, rétabli en 1981 par Mitterrand. Il est vrai que cette date marque la victoire sur le nazisme. Sans doute, est-ce le 11 novembre qu’il faudrait remettre en question, après la célébration du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale dans quelques mois. Dans ce domaine il y a deux France. Celles des salariés, des CDI, surtout dans les grandes entreprises, les banques ou la fonction publique bien sûr. Cette France profite à plein des ponts et viaducs. Pour les autres, les indépendants, les autoentrepreneurs, les uber, Mai est plutôt synonyme de comptabilité, d’impôts, d’URSAFF, de clients absents, de conseillers clientèles sur répondeur. Officiellement, selon l’INSEE, ces non-salariés seraient 10 % d’entre nous. En fait selon le Cabinet McKinsey, nous serions 5 fois plus, 13 millions de personnes pour lesquels il n’y a pas de congés payés d’avance, ni de RTT en retard. Et quant aux ponts se rajoutent les grèves, c’est le pompon et alors là : Pin-pon : Au secours !