Elle a inauguré hier un bâtiment dédié de plus de 1.000 m2 au cœur du campus BSB dijonnais. Ce lieu unique est le premier au monde entièrement consacré à l’enseignement et la recherche en management des vins et spiritueux.
Dans le même temps est lancé le Wine & Spirits Business Lab, qui est le premier laboratoire de recherche entièrement consacré aux études comportementales dans ce secteur.
Depuis 1900 la progression a été constante et l'Ecole supérieure de commerce (ESC) de Dijon-Bourgogne s'est classée en très bonne place du classement international des meilleurs masters en management du Financial Times. Elle comptait environ 1200 élèves il y a dix ans. En 2016 elle change de nom pour s’appeler BSB pour "Burgundy school of business". Et ce sont aujourd'hui 2600 étudiants qui la fréquentent sur le site de Dijon et 150 sur celui de Lyon.
La School of Wine & Spirits Business
La SWSBavait été créée en 2013 au sein de la Burgundy School of Business. Elle est devenue l’Institution Internationale de référence pour l’enseignement et la recherche en management des vins & spiritueux. Mais son expertise est bien plus ancienne puisque BSB fut pionnière dans cet enseignement avec le lancement en 1988 de la première formation de 3e cycle en Commerce International des Vins.
La SWSB repose sur quatre grands piliers : pédagogique, scientifique (avec un pôle recherche), entrepreneurial (ce qui s'accorde avec un grand nombre de voyages d'études) et international. Elle ne comptait que 85 étudiants la première année. Elle forme chaque année plus de 180 étudiants dont un tiers représente une vingtaine de nationalités, issus des cinq continents.
Le Mastère Spécialisé en Commerce International des Vins et Spiritueux est enseigné en français, le MBA Wine et Spirits Business, le MSc Wine Management et la spécialisation Wine Tourism du Bachelor Marketing etBusiness, sont tous trois dispensés en anglais. La mission que s'est fixée l’institution est de former des managers spécialisés "vins et spiritueux", créatifs et responsables, donc expressifs, capables de diriger des projets ambitieux dans un contexte mouvant. Pour cela, une équipe de professeurs composée d’une douzaine d’enseignants-chercheurs et d’experts issus du monde de l’entreprise est dédiée à la SWSB, qui peut également s’appuyer sur un réseau professionnel international BSB de plus de 14 000 diplômés, dont 2 000 dans le secteur des vins et des spiritueux.
L'équipe pédagogique est dirigée depuis onze ans par Jérôme Gallo. Ce professeur d'économie sait que les premiers clients de la "school" composent le marché des vins et des spiritueux qui est complètement globalisé et sur lequel la France décline (en toute logique puisqu'elle l'avait investi précocement par rapport aux pays non européens). Il souligne que c'est un marché qui est désormais davantage tiré par la demande que mené par la logique des exportateurs. L'école entretient donc des relations étroites avec les entreprises, comme LVMH, Pernod Ricard, la Maison du Whisky, pour n'en citer que quelques-unes.Enfin c'est un marché qui dépasse les seuls enjeux autour du produit. Si bien qu'il a été nécessaire d'ajouter des cours de logistique et de droit. Ce domaine va devenir fondamental quand on songe au poids du lobbying pour la baisse du degré alcoolique des vins dans un pays où la loi Evin a eu les conséquences que l'on devine.
Le corps professoral de la SWSB est composé à la fois d’experts académiques et de professionnels de l’industrie avec une forte expérience. Plusieurs étaient présents ce matin et parmi eux
Pierre Joulié, Directeur du MSc Wine Management, Professeur de finance, qui a expliqué qu'un focus allait notamment être proposés sur les sakés et les vins libanais.Jacques Thébault, Directeur du MBA Wine & Spirits Business, Professeur de marketing, international business & leadership fait bénéficier ses élèves de son expérience d
e l'Amérique du Nord er de l'Asie.Laurence Cogan-Marie, Professeur de marketing et d’œnotourisme, une spécialité accueillie depuis 2017 à la SWSB, nous a relaté un des voyage d'études qu'elle a organisé pour ses étudiants.Je ne vais pas détailler l'ensemble des programmes dont certains sont très innovants. Je préfère vous renvoyer sur le site de l'école, ce qui évitera de devoir actualiser cet article. De nouveaux
MSc, MBA et spécialisations sont créées presque chaque année.Nous avons ensuite le Cellar, une cave de conservation à 12° abritant la collection de bouteilles de l’Institution et qui peut devenir un endroit de choix pour une dégustation plus informelle. Et juste à coté le Spirits World, un lieu dédié aux spiritueux qui lui aussi pourra devenir un site d'études puisqu'il reconstitue un linéaire. L'emplacement comme la forme des bouteilles jouent un rôle dans la prise de décision du consommateur.
Nous ne pouvions pas voir
le Pavillon 1889 dont la SWSB bénéfice égalementà Beaune depuis 2016 et susceptible d'accueillir une centaine de personnes. L'endroit est chargé de symbole et d’histoire puisque le hall d’honneur de ce bâtiment abrite ce qui fut le Pavillon de la Bourgogne lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889, et qui a été réinstallé à l’identique.Pour cela, l’équipe d’une dizaine de chercheurs s’appuie à la fois sur le Pôle d’excellence académique en Behavioural Economics de BSB, et sur les installations top niveau du bâtiment de la SWSB. Au-delà des expériences, le Lab est le lieu où se mêlent expertises et intérêts divers autour du monde des vins et spiritueux, afin de faire émerger de nouvelles réponses à des questions parfois anciennes, et ainsi créer de la connaissance et repousser les frontières de la recherche.
La visite du Château de Marsannay
C'est Sylvain Pabion, le
directeur technique du domaine, qui en a présenté les caractéristiques en se lançant dans des explications géologiques très complexes, lesquelles n'ont pas éclairé la spécificité des vins que nous avons ensuite goutés.Il faut combiner ses caractéristiques à celles du cépage, souvent le Pinot Noir pour les rouges et le Chardonnay pour les blancs, et au travail des hommes. Les trois facteurs pèsent sur la mosaïque d’appellations (Appellation Régionale, Village, Premier Cru, Grand Cru).
En ce sens chaque "climat" transmet au vins ses qualités organoleptiques propres et uniques (apparence, arômes, goût, texture…). L’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) a officialisé l’usage du terme en 1935 et l’emploie dans ses textes règlementaires pour l’ensemble des appellations bourguignonnes, quel que soit leur niveau hiérarchique. Enfin le 4 juillet 2015, ils ont été inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco.
J'ai été très intéressée par les remarques d'
Eric Vincent, qui oeuvre à l'INAO- Dijon pour instruire le dossier de reconnaissance des parcelles de Marsannay qui pourraient passer en AOC.Comme il l'a très judicieusement souligné on ne créé pas une appellation, on la reconnaît (par sa notoriété affirmée). Il n'empêche que le dossier doit manifestement être argumenté si j'en juge par le nombre de paramètres pris en compte.
Le panorama se complique du fait que des lieux-dits qui ne font pas l’objet de délimitation par l’INAO peuvent revendiquer leur nom sur les étiquettes, comme Pouilly-Fuissé dont les parcelles sont "reconnues" pour leurs particularités.
Ainsi le Château de Marsannay qui possède 28 hectares sur les meilleurs climats de l’appellation Marsannay a fait une demande de classement en premiers crus pour 13 de ses lieux-dits.
Marsannay est le dernier bout de vignoble dijonnais qui a régressé par l’urbanisation des années 60-70 peu enclines à considérer ce vin très positivement. Pourtant il existe en 1987 une appellation contrôlée Marsannay de niveau communal, aujourd’hui redevenue appellation de la Côte de nuit à part entière. Depuis 5-6 ans les vignerons souhaitent travailler en grand cru. Réponse dans trois ans.
School of Wine & Spirits Business
29 rue Sambin – BP 50608 - 21006 Dijon CedexTél. +33 (0)380 725 900