Si je suis amoureux de Zooey, Lili, Rihanna, Charlie, Fanny, l'amoureuse* et tant d'autre, c'est d'emblée d'abord pour les yeux.
La couleur des cheveux, c'est accessoire. Le linge aussi. Le corps, bienvenu si bien mis en valeur mais pas 100% essentiel. La couleur des yeux, l'intelligence du regard, la forme de l'arcade sourcillière, c'est pratiquement toujours ce qui me séduit en premier.
Quand j'ai dit que je trouvais la mère d'une fille qui joue au soccer avec Punkee (notre fille) très belle femme, l'amoureuse m'a fait réaliser, entre deux questions jalouses ("est-elle plus grande que moi? est elle plus grosse que moi?"), que je ne pouvais pas y répondre, ne me rappelant que de son regard et de la forme de ses yeux. Même pas de leur couleur. Je n'ai vu cette femme que deux fois, alors je ne me rappelle pas très bien, mais je me rappelle que les deux fois, je voulais bien paraître face à elle. À cause de l'effet que me faisait ses yeux. Le corps? Me souviens pas. (ce qui n'est pas toujours le cas, je ne suis pas fait en bois)
"Elle te ressemble en fait, mon amour". Ce qui est non seulement vrai, mais que je croyais qui allait étouffer sa jalousie. Mais au contraire, si elle lui ressemble, elle a sentie qu'elle devrait venir à tous les matchs de soccer de cette saison. Ne serais-ce que pour surveiller l'enlignement de mes regards...
J'aime les yeux, mais pas juste sur les femmes. Les yeux peuvent en dire beaucoup sur quelqu'un La plus célèbre photo de Maurice Richard le montre recréant un moment sportif, en dribblant la rondelle. Elle est devenue célèbre entre autre parce que son regard est celui du guerrier sans peur Québécois, prêt à affronter le méchant anglo. Son regard est de feu. À la fois empreint du courage du soldat face à la guerre et de celui du fou prêt à frapper son prochain.
Une sensationnelle tension mémorable qui épousait parfaitement le héros d'antan.
Une tempête dans l'oeil, prête à ravager les champs de blé, trop tranquilles.
Cette semaine, deux regards m'ont frappé.
Deux regards masculins.
Enfin, un voile et un regard.
Tout d'abord, Alexandre Taillefer. Le voile.
Il annonçait, gauchement, pourquoi et comment il allait être directeur de la campagne du parti Libéral. Usant à tort le mot "progressiste", il s'est présenté en conférence de presse, avec des verres semi-fumés. Vous tiendrai les cordons de la bourse de la campagne électorale à venir et on ne peut pas voir vos yeux dès le premier jour?
Vous avez choisi le bon parti, Alexandre.
Mais pour la confiance, on repassera. Si il y a un regard que je veux voir empreint d'honnêteté, c'est bien celui de la personne qui plante sa stricte personnalité, prétendue sympathique, au service de gens, lourdement soupçonnés du contraire de l'honnêteté. Et qui jouera avec l'argent du parti.
Tout cette semaine m'a semblé ratée de la part de Taillefer. Son utilisation du mot "progressiste" collé au parti Libéral, sur lequel il a dû revenir en disant que l'austérité n'avait rien de progressiste, mais que maintenant, les Libéraux le seraient. (pas sur que les docteurs du parti ont aimé). Puis, sa guéguerre de mots en gazoullis contre Pierre-Karl Péladeau, dont il accusait les journaux d'être de mauvaise foi à son égard. Là, aussi, après vérifications, il a dû s'excuser et s'avouer vaincu quand il a pris note de la rigueur journalistique qui avait eu lieue sur les reportages concernant la grogne qui gronde dans sa compagnie de taxi. Ça avait peu à voir avec la politique d'aujourd'hui, ressemblait plus à une chicane d'assemblée entre les deux chefs de 2023, (les deux ne cachent pas leur envie de le devenir) et plus à voir entre deux acteurs du monde de l'écrit d'actualités Québécoises.
Tes yeux Alex! Fallait voir tes yeux dans ta première vraie "date" avec le peuple.
Puis il y a eu l'autre. Le prédateur sexuel. Michel Arsenault.
L'entraîneur de gymnastique aurait agressé des jeunes gymnastes assez tout le temps, réussissant toujours à quitter, Montréal pour Québec, quand les victimes menaçaient de se plaindre, puis quittant Québec pour Edmonton quand les victimes de Québec menaçaient de faire de même.
Il a été arrêté cette semaine parce qu'on ne peut pas s'en tirer tout le temps comme ça. En trichant. Il comparaîtra en cour le 24 mai prochain car des accusation sont maintenant officiellement posées contre lui.
Des photos de lui ont circulé, et dans son regard, je lisais l'agressive question "Que sais tu qu'il ne faudrait pas que tu saches?"
Au cours des 30 dernières années, il est devenu l'un des entraîneurs le plus chevronnés dans son domaine, se rendant aux Olympiques de Barcelone en 1992.
Peu importe, les accusations jettent une ombre sur le reste de sa vie.
Une ombre qu'il me semble déjà voir dans ses yeux.
C'est peut-être facile à dire après la connaissance des (potentiels) faits, mais je n'aime pas l'entraîneur de hockey Bob Hartley pour la même raison.
Parce que dans ses yeux se cache une tempête qui menace de mal gronder.
Je veux voir ses yeux tout le temps.
Tout le temps.
* Pour tellement plus aussi.