Quatrième de Couverture
Ce conte devinette est à la fois raconté, chanté et imagé par le lecteur. Au fil de la lecture, un rythme s’installe et vous emporte au cœur du voyage loufoque du lion, Roi de la savane.
Mon avis
Le Lion et le Porc-Épic écrit par Roland Kaya, connu aussi sous le pseudonyme de Kayro Slam, et illustré par Pierre Audemard est un conte participatif où le petit lecteur est invité à écrire le nom des animaux croisés par le lion, ce Roi de la savane affamé qui cherche à se remplir le ventre.
Notre Roi lion et famélique, n’a pas le lustre que l’on attend d’un mastodonte de la savane. Et cela ne lui convient évidemment pas alors il s’engage sur la voie de la « réforme » en apparence personnelle. Il veut retrouver sa force, sa beauté et, pour cela, il se lance dans sa quête.
En dévorant les animaux qui croisent sa route, il s’empare de leur force, leur constitution, leur beauté, leurs attributs. Il s’impose et rafle tout ce qui ne lui appartient pas, il assoit son statut de Roi jusqu’à ce qu’il soit repu de tout ce qu’il a subtilisé à ses voisins, voisins qu’il a tous avalés jusqu’au dernier. Enfin rassasié et fier de ce qu’il est, il se repose, mais c’est sans compter sur la révolution mené dans ses entrailles par ces animaux qui ne comptent pas se laisser faire.
Transposition de la dictature d’un être qui veut s’emparer des richesses des autres, le Roi lion court à sa perte en dévorant l’ensemble du peuple de la savane : il leur permet ainsi d’être réunis dans son estomac et, ensemble, ils se libèrent du joug de leur oppresseur. À trop vouloir briller en écrasant les autres, notre petit Roi lion retourne à sa place : le porc-épic lui conseille donc de ne pas s’en prendre aux plus faibles pour asseoir sa puissance mais de passer à un régime « végétarien », un régime où chacun se nourrit de la même façon pour vivre en harmonie en somme.
La morale de ce conte est forte, elle montre aux plus jeunes que la loi du plus fort ne peut pas venir à bout des faibles indéfiniment, elle leur enseigne la force du peuple face à l’oppresseur, le tout rythmé par un style d’écriture qui rappelle la rondeur du slam, art premier de l’auteur. Que ce soit à voix haute ou lu en silence, le cheminant du texte s’accompagne naturellement de la mélodie transmise par les mots, la ponctuation, les répétitions et le résultat est réellement agréable.
Les illustrations sont superbes, montrant la transformation progressive du lion dans des paysages verdoyants, une nature qui a beaucoup à offrir.
J’ai beaucoup aimé ce conte qui permet aux plus jeunes de comprendre le message transmis par l’auteur et aux plus vieux de saisir les subtilités du message. Pour un premier conte, c’est une réussite qui plaira aux plus jeunes comme aux plus grands, accessible dès 2 ans jusqu’à 100 ans (mais je suis sûre que les plus de 100 ans apprécieront aussi).