2018 marque le centième anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. Une date qui sonnait le glas de la Première Guerre Mondiale. 100 ans plus tard, bien que plus un seul des poilus officiant dans les tranchés d’alors ne soit encore parmi nous. La mémoire collective se souvient par les récits de nos grands-parents, des livres d’histoire, les documentaires de cette guerre longue, et qui fit des milliers de morts dans les deux camps, et d’invalides par l’utilisation d’armes chimiques (le gaz moutarde).
Rendons hommage aux animaux de guerre
Outre les très nombreuses victimes humaines (militaires et civiles), ce sont des milliers d’animaux qui périrent sur le front au nom du devoir militaire. Ainsi, à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Première Guerre Mondiale, l’association Paris Animaux Zoopolis demande à la Mairie de Paris de créer un monument dans la capitale en mémoire des animaux de guerre morts sous le commandement français, lors de la Grande Guerre.
Les monuments envers les hommes morts pour la France sont nombreux, toutes les villes et villages de l’hexagone possèdent un monument en ce sens, des rues aux noms des grandes figures de cette époque, ou d’habitants morts pour la Nation. Sauf, qu’il en rien pour les animaux qui contribuèrent grandement à la vie quotidienne des armées en jouant souvent un rôle majeur. Exceptions à Couin dans le Nord, où depuis 1987 un monument mémorial à l’intention de ces “malgré eux”, chiens, chevaux, pigeons, souris, canaris, ou encore à Pozières depuis l’été 2017 avec une statue en mémoire des animaux morts pendant la guerre.
Or à Paris, il n’existe aucun monument ou plaque commémorant la participation et le sacrifice des animaux de guerre.
Pourtant, ils ont été massivement réquisitionnés pour les besoins de la guerre et sans avoir le choix (au même titre que les Poilus. Lesquels, dès lors qu’ils ne se rendaient pas sur le front, étaient considérés comme des déserteurs et passibles de la peine de mort). Dans le monde, se furent près de 11 millions d’équidés (chevaux, ânes et mulets), 100 000 chiens, 200 000 pigeons, notamment qui furent utilisés pour porter des messages (les moyens de communications comme la téléphonie n’étaient que des prémices, tirer -, secourir, guetter, ou encore pour informer au cours de la Grande Guerre*. En France ce furent, un quart des chevaux du cheptel national qui furent réquisitionnés pour les besoins de la guerre.
Des conditions de vie effroyables
Le site internet “horizon 14-18” relate cette situation : “Les conditions de vie sur le front furent épouvantables tant pour les hommes, que pour les animaux qui étaient à leurs côtés. Pour les chevaux, ces conditions de vies impliquaient qu’ils étaient décimés par l’artillerie ennemie, ils souffraient de dermatose et subissaient également les attaques du gaz moutarde (des masques respiratoires leur étaient dédiés). Un million d’entre eux vont trouver la mort durant le conflit, côté français, bien plus encore sont traités dans des hôpitaux vétérinaires avant d’être renvoyés au front. La nourriture équine était également un problème logistique majeur pour les troupes allemandes qui perdirent, elles aussi, quantité d’animaux morts de faim, faute d’un fourrage suffisant“.
Un monument mémoriel à Paris pour les animaux utilisés lors de la Première Guerre Mondiale
Ainsi, l’association Paris Animaux Zoopolis a adressé le 25 avril dernier, une demande en ce sens à la Ministre des Armées, à la Maire de Paris et son adjointe – “Mémoire, Monde Combattant et Correspondant Défense”. Une initiative soutenue par une vingtaine d’associations de protection animale.
Aux yeux de l’association, il est important que la France reconnaisse, par l’édification d’un monument mémoriel, le rôle majeur et les souffrances des animaux utilisés tout au long de la Grande Guerre.
Il convient également de se souvenir des animaux sauvages, morts sur les champs de bataille des deux guerres mondiales, victimes anonymes des bombardements, habitants des forêts et prairies transformées en charniers par les obus et les mines.
Les guerres ne sont pas seulement des tragédies humaines; elles sont également des tragédies animales. Les capitales étrangères ont des monuments aux animaux morts pendant la guerre
Des capitales comme Londres, Canberra (Australie), Ottawa (Canada) ou Bruxelles, ont rendu hommage aux animaux de guerre en leur consacrant des monuments.
Vers une plaque commémorative dans le 14 ème arrondissement de Paris ?
À la suite des échanges tenus par l’association Paris Animaux Zoopolis, la Mairie du 14e arrondissement de Paris, sur proposition du groupe écologiste, va se saisir de cette question. En effet, le siège du dépôt de remonte de Paris – établissement dont la tâche principale était de fournir des chevaux pour les unités militaires – s’établissait dans le 14e arrondissement parisien. Un projet de plaque commémorative sera soumis au conseil d’arrondissement lors de sa séance du 22 mai 2018.
Un siècle après la fin de ce conflit, espérons que le devoir de mémoire, aille également dans le sens de ces oubliés de l’histoire, sans qui la bataille n’aurait pas été gagnée pour la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie) ?
À propos de Paris Animaux Zoopolis
Une toute récente association œuvrant pour la cause et la défense animale, puisqu’elle vit le jour en 2017, avec pour mission de défendre l’intérêt des animaux sans distinction d’espèce. Ce sont déjà plusieurs campagnes dans le métro parisien à son actif.
L’association a aussi participé activement à la Mission Animaux sous l’égide de la Mairie de Paris pour l’année 2017. À cette occasion, Paris Animaux Zoopolis a demandé à la ville de Paris d’accueillir uniquement les cirques présentant des spectacles sans animaux, aux mêmes conditions que celles offertes à tous les cirques (campagne information ” Paris sans captivité animale”). N’hésitez pas à suivre les réseaux sociaux de l’association – Facebook ou Twitter – pour rester aux faits des actualités et connaître l’avancée et suites de cette demande.
* BARATAY Éric, Bêtes des tranchées – Des vécus oubliés, CNRS EDITIONS, 2013. Livre disponible au prix éditeur de 10 euros.
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