La rhizarthrose est une maladie fréquente touchant préférentiellement la femme après la ménopause, elle correspond à l’arthrose (usure du cartilage) de l’articulation trapézo-métacarpienne entre l’os trapèze et le premier métacarpien, on l’appelle également l’arthrose de la base du pouce.
Rappel anatomique
L’articulation trapézo-métacarpienne est une articulation particulièrement instable, elle est stabilisée par l’appareil capsulo-ligamentaire et soumise à des forces très importantes, ce qui explique la fréquence de l’atteinte dégénérative.
Cette instabilité articulaire autorise des mouvements très amples qui permettent l’opposition du pouce vis-à-vis de chacun des quatre doigts longs.
Singes et symptômes
Il n’y a pas de corrélation entre le stade de la rhizarthrose et les symptômes, ce qui signifie qu’une arthrose évoluée peut être peu ou pas symptomatique. Elle peut se manifester par :
– Douleur : Il s’agit d’une douleur localisée à la base du pouce dont l’intensité est variable dans le temps et en fonction de l’évolution de la maladie. Elle est réveillée par la pression directe de l’articulation et le mouvement.
– Raideur progressive du pouce.
– Diminution de la force de la pince pouce-index.
– Déformation de la base du pouce par l’ostéophyte (une bosse osseuse suite à l’arthrose), mais aussi par une posture caractéristique appelée « pouce en Z ».
Cette déformation classique va entraîner :
– une fermeture de la pince entre le pouce et l’index
– une perte de la force et une diminution de la mobilité articulaire.
Le mécanisme de cette déformation résulte de la dislocation de l’articulation trapézo-métacarpienne avec une adduction du premier métacarpien entraînant une fermeture de la première commissure.
Examens complémentaires
Comme pour les autres articulations atteintes d’arthrose, le diagnostic radiographique de la rhizarthrose est relativement simple.
La radiographie comprend des clichés de face et de profil centrées sur la trapézo-métacarpienne (incidence de Kapandji).
Les signes classiques d’arthrose : pincement de l’interligne, condensation sous-chondrale et ostéophytes développés soit au bord médial, soit au bord latéral de l’articulation.
À partir de ce bilan radiographique, plusieurs classifications ont été proposées. L’intérêt de ces classifications est de mieux cerner les indications chirurgicales.
Complications de la rhizarthrose
Parmi les complications, on notera l’extension de l’arthrose trapézo-métacarpienne à une articulation adjacente, notamment l’articulation scapho-trapézienne. On notera aussi la fréquente association à une tendinite ténosynovite du FRC provoquée par un ostéophyte médial.
Traitement de la rhizarthrose
Le traitement de la rhizarthrose repose sur une prise en charge médicale et parfois un recours à une chirurgie. Ce traitement a été codifié dans des recommandations européennes, dites recommandations de l’Eular, publiées en 2007.
Le traitement médical doit être suffisamment prolongé (au moins 6 mois) et associe :
– Antalgiques et anti-inflammatoires ;
– Immobilisation par une orthèse de repos ;
– Physiothérapie ;
– Infiltration à base de corticoïdes dont la répétition doit être évitée pour ne pas risquer d’abimer le système capsulo-ligamentaire.
Le traitement chirurgical ne s’envisage qu’en cas d’échec du traitement médical. Le type de chirurgie dépend de l’importance de l’arthrose et du type d’activité manuelle.
Actuellement, deux interventions chirurgicales sont à envisager : la trapézectomie ou la prothèse totale.
La trapézectomie
Elle consiste en l’ablation du trapèze, elle peut être totale ou partielle, elle peut être associée à l’interposition soit d’un tendon, soit d’un cartilage souvent costal, soit de différents matériaux soit synthétiques soit d’implants de silicone, voire d’un implant de pyro-carbone.
Prothèse trapézométacarpienne
L’indication idéale de la prothèse est un patient âgé de 70 ou plus qui n’imposera pas de contraintes importantes sur la prothèse par l’utilisation d’une force importante de la pince pouce/index.
L’intervention chirurgicale se réalise le plus souvent sous anesthésie locorégionale (on n’endort que le bras) lors d’une hospitalisation de courte durée.
Le risque principal est lié aux phénomènes d’usure et de descellement comme pour les prothèses de hanche. En cas d’échec, l’ablation de la prothèse et la réalisation d’une trapézectomie reste possible.
Références : Revue du Rhumatisme Monographies.
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