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Depuis avant-hier et jusqu'au 19 août prochain, le Museo Nacional de Bellas Artes, à Recoleta, propose une exposition temporaire de quatorze tapisseries de la Manufacture des Gobelins, à l'occasion du retour en Argentine, après un an de restauration, du portrait équestre de San Martín offert par la France à l'Argentine pour le centenaire de son indépendance et qui ornait, avant son voyage à Paris, le somptueux Escalier Francia de la Casa Rosada.
Pour l'heure, l'œuvre est exposée dans l'une des deux salles du Museo Nacional de Bellas Artes qu'occupe l'exposition, qui permet aussi d'admirer des œuvres de Joan Miró, Fernand Léger, Sonia Delaunay, Charles Le Brun, etc.
Dorothée et le marchand de viande (Paris, 1768-1773) au MNBA
Le portrait de San Martín, connu comme El General San Martín cruzando los Andes, est une commande de la République française destinée à l'Argentine en 1916, en plein milieu de la guerre. Le carton de la commande avait été confié au peintre Alfred Philippe Roll (Paris, 1er mars 1846 – Ibidem, 27 octobre 1919), un artiste spécialisé dans les sujets militaires, les portraits, les paysages et les marines, ami personnel d'Edouard Manet et, au moment de son décès, président de la Société nationale des Beaux-Arts (1). La tapisserie ne fut toutefois pas expédiée en Argentine avant 1917, sans doute à cause des difficultés du conflit mondial.
La tapisserie semble splendide, surtout après cette première restauration en un siècle... Le visage lui-même est plus imaginaire qu'autre chose mais la pose de San Martín, son cheval blanc, les uniformes et l'évocation, discrète, de la traversée des Andes, à l'aide d'un vocabulaire passablement davidien, identifient parfaitement le héros aux yeux des Argentins, quand bien même ils ne sauraient pas lire la dédicace en français, en bas de la tapisserie : "au Libérateur José de San Martin, la République Française".
L'exposition a été inaugurée en présence de l'Ambassadeur de France mardi dernier (jour férié en France mais pas en Argentine, qui ne chôme que le 1er et 25 mai, sa fête nationale majeure). La filiale argentine de PSA a apporté sa contribution financière à la restauration de l'œuvre, qui s'est fait au département du Mobilier National à la Manufacture des Gobelins, à partir de mars 2017, et à l'organisation de l'exposition de cette année.
La très belle dédicace de la tapisserie
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L'exposition est ouverte du mardi au vendredi de 11h à 20h et le week-end de 10h à 20h. L'entrée est libre et gratuite. Av. del Libertador (ça ne s'invente pas !) 1473, 1er étage
Pour aller plus loin : lire l'article de Clarín lire l'article de La Nación lire l'article de Perfíl lire la présentation complète sur le site Internet du Museo Nacional de Bellas Artes voir la fiche d'auteur d'Alfred Roll sur la base de données de bnf.data.fr
(1) Alfred Roll est enterré au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Il a laissé son nom à un salon qu'il a entièrement décoré à l'Hôtel de Ville de Paris. Il était fils d'un fabricant de meubles du faubourg Saint-Antoine.