Fito Páez, romancier engagé, à la Feria del Libro [à l'affiche]

Publié le 15 mai 2018 par Jyj9icx6

Photo Martín Bonetto


La Feria del Libro a fermé ses portes hier soir avec un bilan mitigé. Sans doute la baisse du pouvoir d'achat des Portègnes et des banlieusards se fait-il sentir dans ces chiffres décevants pour le secteur. Et ce ne sont pas les événements récents qui ont pu aider les intellectuels à multiplier leurs achats, eux dont les métiers sont mis à la diète financière un à un par le gouvernement national ou par la Province...
C'est dans cette ambiance gâchée par la situation politico-économique que, pour le dernier week-end de la manifestation, le rockeur Fito Páez s'est rendu au parc des expositions de la Rural à Palermo et y a présenté son dernier livre, paru chez Emecé, un roman dont l'intrigue amoureuse s'installe dans le quartier de Constitución, à Buenos Aires, dans un milieu militant kirchneriste, une idéologie à laquelle l'artiste reste fidèle, malgré ses déboires électoraux.
D'après Página/12, la présentation a fait le plein de la salle José Hernández, du nom de l'auteur de la grande épopée El Gaucho Martín Fierro, qui est à l'Argentine ce que Don Quichotte est à l'Espagne (1). C'est le deuxième ouvrage de fiction du musicien, qui a repris son personnage masculin. Personnellement, je n'ai jamais lu le romancier Fito Páez. Je me contente de le connaître dans son univers sonore mais il est bien possible que, vraiment talentueux comme le dit Página/12 ou à plus surfait, comme le murmurent d'autres, l'actualité sombre du pays porte à son roman un beau succès, tant la nostalgie d'une Argentine sans FMI pourrait saisir ses compatriotes, même si les péronistes peinent encore à faire leur unité politique en dehors d'un ou deux votes au Congrès.
Après le nouvel album, sorti récemment, le livre a suscité quelques critiques dans la presse, dans les colonnes de Página/12 dimanche et dans celles de Clarín à deux reprises, le 8 mai dernier, pour annoncer la conférence de samedi, et le 13, juste après.
(1) Et pourtant José Hernández était le parfait représentant de la bonne bourgeoisie urbaine de la seconde moitié du XIXème siècle. Sa représentation des gens du peuple est tout à fait fantaisiste.