Tout de suite, le single « John Cage » cherchait à montrer la dualité de la création de Ross From Friends : ce désire d’expérimenter tout en conservant un certain sens de l’amusement. D’ailleurs, cette musique est née suite à son projet hip-hop délire avec son ami Guy quand ils se retrouvent à Londres, ce dernier rappant sur les instrus assez spontanées de son ami Felix. Et c’est justement Guy qu’on entend en freestyle pendant l’intro.
Le ton est donné, imposé par un visuel de Lee Marshall sobre mais également vif – est-ce une fenêtre ? Y a-t-il un rideau ? –, le premier titre « Don’t wake dad » intègre le superbe saxophone de John Dunk, tandis que « John Cage » est très bel hommage au compositeur américain. La face a du disque est d’entrée splendide, avec des bruits de nature confirmant que la fenêtre de Ross From Friends est plus que jamais ouverte sur le monde qui l’entoure, pour un rythme qui nous délectera tout le long d’Aphelion.
Quant à la face b, « There’s a hole in my heart » s’ouvre à nouveau tel un hommage mais cette fois-ci à la house music, le voyage étant alors davantage festif qu’introspectif, et la final « March » ressemble à des déambulations initiatiques.
Le fait que les morceaux durent entre six et huit minutes est, paradoxalement, aussi étonnant que de se rendre compte qu’un voyage lointain arrive déjà à son terme.
Aphelion a beau n’être qu’un EP, il possède la force d’un album ou, à l’instar d’artistes délaissant les albums pour les singles ou EPs (je pense notamment à Burial ou Ricardo Villalobos), Ross From Friends réussit une entrée fracassante dans un monde qui lui ouvre grand… sa porte !
(in heepro.wordpress.com, le 07/05/2018)
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