5 mai 1818 - 5 mai 2018, 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx
Par Roger Garaudy A Contre-Nuit
Ce qui se termine avec le régime capitaliste c'est la préhistoire bestiale de l'homme humain
Première page de l'édition originale
du Manifeste du parti communiste
(février 1848)
Liberté, dit Marx, égale puissance
réelle. Le
socialisme c'est l'avènement d'un régime qui détruit tous les obstacles
matériels, et, notamment, économiques et sociaux, à l'intégration de la
totalité de l'humanité en chaque homme. La liberté sans mensonge c'est la
possibilité pour chaque homme, pour tous les hommes d'accéder à la totalité de
la culture humaine, de participer pleinement au travail commun, consciemment organisé,
de tous les hommes, aux richesses et aux pouvoirs qu'il engendre, et à partir
de la, de développer toute sa puissance créatrice sans autre limite que ses capacités
ou ses dons.
La liberté, « la réalisation universelle de
l'individu ne cessera d'être représentée comme idéal... que lorsque l'impulsion
générale qui sollicite les dispositions des individus pour le développement
réel aura passé sous le contrôle des individus, comme le veulent les
communistes.»
Le fondement économique et social de cet humanisme concret,
Marx le définira dans Le Capital : « le communisme est une réunion d’hommes libres, travaillant avec
des moyens de production communs, et dépensant d'après un plan concerté leurs
nombreuses forces individuelles comme une seule et même force de travail social. »
Est-ce à dire que cet accomplissement, dans la
société sans classes du communisme, sera la fin de l'histoire ? En aucune
façon. Ce qui se termine avec le régime capitaliste c'est la préhistoire
bestiale de l'homme humain. « Les rapports bourgeois de production sont la
dernière forme du procès social de production qui ait an caractère antagonique...
Avec ce type de société s'achève la préhistoire de la société humaine. » Le
communisme est te commencement de l'histoire proprement humaine, celle qui
n'est pas faite des luttes et des affrontements carnassiers de la jungle, celle
des luttes de classes et des guerres. «Pas plus que la connaissance l'histoire
ne peut trouver un achèvement définitif dans un état idéal parfait de
l'humanité. »
Cette société n'aura même plus
pour moteur le besoin. «Le royaume de la liberté commence seulement
là où l'on cesse de travailler par nécessité imposée
de l'extérieur; il se situe donc par nature au-delà de la sphère de production
matérielle proprement dite. De même que l'homme primitif doit lutter contre ta
nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire,
l'homme civilisé est forcé lui aussi de le faire et de le faire quels que
soient la structure et le mode de la production. Avec son développement s'étend
également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les
besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives
pour les satisfaire. En ce domaine la seule liberté possible est que l'homme social,
les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature,
qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et
qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de forces et dans les
conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette
activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C'est au-delà que
commence le développement des forces humaines comme une fin en soi, le
véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en se fondant sur
l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité. »
Marx ajoute que « la condition essentielle de cet épanouissement
est la « réduction de la journée de travail » car « la mesure de la
richesse ne sera plus le temps de travail, mais le temps libre. »
Roger Garaudy, Karl Marx, pages 153-155
A LIRE: Marx et les luttes politiques, une série de 9 articles reprenant un chapitre du livre de Garaudy
Sur ce blog 128 articles traitant de Marx et du marxisme sous différents angles: http://rogergaraudy.blogspot.fr/search/label/Marx
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