L'extrême centre, c'est ce rassemblement de gens qui échappent (ou le croient) encore au rouleau compresseur de la régression sociale des politiques néo-libérales.
C'est grosso modo l'encadrement supérieur ou moyen, secteurs public et privé, des retraités à l'aise économiquement, des étudiants des grandes écoles qui ont toujours profité des meilleures structures de la République, ou des start-uppers qui fantasment de rafler le gros lot comme d'autres de gagner la super loterie du loto, sans oublier une frange d'anciens LR et de "socialistes" qui ont rallié le camp macronien avec le zèle qui caractérise les derniers convertis.
Nettement moins présent dans les réseaux sociaux qu'il y a quelques mois, j'ai découvert avec effarement combien ces gens se pensent être placés du bon côté, du réalisme, de la sagesse, de la démocratie de la tolérance et ne supportent pas la contradiction, ni les agissements de l'opposition politique et syndicale.
Ils ont une sorte de sentiment d'appartenance ou de double appartenance à une élite ou à la majorité qui tient lieu de mantra pour justifier l'autoritarisme législatif et policier du pouvoir macronien.
D'ailleurs, le groupe parlementaire LREM illustre jusqu'à la caricature ce sentiment d'être en possession de la vérité. En l'occurrence, le vote des députés LREM ressemble plus à un réflexe pavlovien qu'à un acte conscient pris après mûre réflexion.
Par ailleurs, en dehors du cercle de la raison de l'extrême centre, les macroniens étiquettent les autres dans le camp des "extrêmes"... Et les voilà qui reprennent les mots creux "populisme" et "extrémisme" pour ranger dans le même sac la France Insoumise et le Front national, et éviter ainsi tout débat sur chaque mesure prise par leur champion à coup d'ordonnance.
Aussi, indifférents à la question sociale et quotidiennement nourris au lait néolibéral de l'éditocratie, les macroniens tapent plus sûrement sur la France Insoumise que sur un Front National, opposant de pacotille et allié indispensable pour conserver le pouvoir.
Mais, l'extrême centre est nettement moins indifférent aux questions sociétales, en particulier ceux qui affirment venir de la gauche. Or, la politique gouvernementale n'est pas exempte non plus de racisme et d'homophobie si l'on s'intéresse à ses conséquences... [1]
En définitive, l'extrême centre, ce fut le sarkozisme et l'UMP, puis le hollandisme et le PS. Aujourd'hui, il est incarné par le macronisme et LREM. Espérons l’abattre avant qu'il ne soit représenté par le lepenisme et le FN...
Note
[1] Nîmes: Homosexuel, Moussa risque l'expulsion vers la Guinée, où «sa mort est quasi certaine