❤ J’ai lu ce titre de Sophie Adriansen (acheté au Printemps du livre de Montaigu) avec en mémoire le film que je venais de voir quelques heures plus tôt, Transit… Transit est un film allemand qui imagine le retour (de nos jours en France) de l’occupation et des rafles (un film que je vous conseille, voir la bande-annonce là). Alors, je n’ai pas eu trop de mal à imaginer l’état d’esprit de Lise, treize ans, cachée chez des voisins au début de l’occupation nazie à Paris, depuis qu’un Allemand l’a remarquée dans la rue, et qui observe un jour, impuissante, de leur fenêtre, sa famille se faire embarquer. Sa première réaction est celle de retrouver ses parents et ses frères. Au commissariat, elle découvre ses frères jumeaux jouant dans la cour. Elle tempête et demande à ce qu’on lui prouve qu’ils sont sur la liste. Ils n’y sont pas, et extraordinairement, Lise pourra repartir avec eux, leur sauvant la vie à tous deux, tous les autres enfants étant destinés au Vel d’Hiv (Ce passage extraordinaire est inspiré d’un fait réel, apprendrons nous en fin d’ouvrage). Lise a la passion des hirondelles et cet amour pour les oiseaux l’aidera, entre autres, à passer les épreuves qui l’attendent, la faim, la peur parfois, et la crainte de ne jamais revoir ses parents. J’aime toujours beaucoup le travail de Sophie Adriansen, qui n’écrit pas seulement pour la jeunesse. J’avais été très touchée par Max et les poissons qui conte l’histoire d’une jeune garçon, sauvé de la rafle du Vel d’Hiv. Mais j’ai je crois préféré encore celui-ci. En le lisant, je me suis dit que j’aurais aimé lire un tel livre à 13 ans, découvrir un tel personnage féminin comme Lise, doté d’un tel caractère, déterminé, protecteur et lucide. De plus, Sophie Adriansen conduit son récit de telle sorte que ce que vit Lise nous semble contemporain, à portée de main, et non vieux de plus de 70 ans. Je crois que c’est un roman à mettre sans conteste dans des mains de collégiens, pour cette raison là, afin qu’ils comprennent au mieux de quoi le quotidien était fait pendant la guerre, dans Paris, les restrictions, l’occupation, l’obligation de se cacher. Mais ce récit n’est pas pour autant anxiogène, qu’on se rassure, même si on tremble régulièrement de l’imprudence de Lise et de sa détermination, du monde violent dans lequel elle vit et de l’injustice d’être discriminée, et pourchassée, seulement parce qu’elle est juive, ce qu’elle se sent si peu. Ce récit est également plein d’amour, de vie et d’espoir, et encore une fois très bien écrit. L’occupation à hauteur d’enfant, donc, et un très beau coup de coeur de lecture pour jeunes ados !!
Editions Nathan – février 2018 –
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Publicités« […] de toutes les hypothèses, celle qui me plaisait le plus était cette possibilité qu’ils aient raison, malgré le drapeau nazi flottant depuis deux ans en haut de la tour Eiffel, qu’ils aient raison et que le programme de Hitler ne soit que pure fantaisie. Que nous n’ayons rien à craindre ici, ni maintenant ni jamais.
Et puis, il y a eu les lois, l’étoile, et toutes ces interdictions. Il n’a plus été question de croire ou de ne pas croire aux temps sombres : ils étaient là. Ils sont là.
Aujourd’hui, en cette journée du 16 juillet aussi ensoleillée qu’inquiétante, je sais que l’idée de n’avoir rien à craindre n’est plus une hypothèse à considérer. »