Tristement bon papier de l’éditorialiste Sophie Coignard, intitulé « Coignard - Violences : Mélenchon, Ruffin et autres pompierspyromanes »
Ils condamnent les destructions du 1er Mai à Paris après avoir soufflé sur les braises. Mais ne se sentent ni responsables ni coupables ! "La conquête de l'hégémonie politique a un préalable : il faut tout conflictualiser", expliquait Jean-Luc Mélenchon à quelques camarades en octobre 2012. Il tente désormais de souffler sur les braises, à la SNCF comme dans les universités. Mais il s'afflige des exactions du 1er Mai. « On va nous casser les pieds pendant une semaine avec cette histoire de ce groupe de violents qui nous confisquent et qui récupèrent ce que nous faisons », regrette-t-il mercredi 2 mai au micro de Jean-Jacques Bourdin. Cette interview lui permet quand même de reconnaître que les destructions n'étaient pas le fait de « bandes d'extrême droite » comme il l'avait affirmé dans un premier temps. Et de donner une leçon de maintien à un public révolté qu'il chauffe d'ordinaire à blanc. « Je dis aux plus jeunes de ne pas se laisser embarquer là-dedans. Ce type de violence ne mène nulle part. » François Ruffin veut faire, samedi 5 mai, la « fête à Macron » lors d'une manifestation « pot-au-feu » dont l'affiche peut prêter à confusion : un jeune lance des projectiles. Certes, en y regardant de plus près, ce ne sont que des légumes, mais un geste peut en appeler un autre… Lors de ce défilé, plusieurs chars feront la caricature du président de la République. L'un d'eux le comparera à Napoléon, et les figurants seront armés de matraques et de fusils factices… Début avril à Nantes, des jeunes gens masqués avaient pendu un mannequin à l'effigie d'Emmanuel Macron. « Nous sommes solidaires des jeunes qui ont pris l'initiative de faire brûler cette effigie. Il est plus que jamais nécessaire non seulement de le faire vaciller sur son piédestal et y compris de lui faire rendre gorge », avait commenté un représentant du syndicat Solidaires. Tous ceux qui établissent un parallèle entre les dégradations du 1er Mai et la politique du gouvernement en employant dans les deux cas le mot « violence » (physique dans le premier cas, sociale dans le second), comme la députée La France insoumise Clémentine Autain ou l'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou, ne peuvent ignorer qu'ils jouent avec le feu. Édouard Philippe a beau jeu, ensuite, de mettre en garde contre « l'irresponsabilité des discours radicaux » : « Tous ceux qui disposent d'un mandat doivent faire attention à ce qu'ils disent. J'appelle chacun à bien mesurer ses propos », a-t-il déclaré à Ruth Elkrief sur BFM TV, renvoyant dos à dos l'extrême droite et l'extrême gauche, ces « gens qui attisent la peur ». Une opposition composée d'extrémistes, n'est-ce pas finalement ce dont Emmanuel Macron n'aurait osé rêver il y a un an ?