"Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit"

Publié le 06 juillet 2008 par Micheljanva

C'est signé Nicolas Sarkozy et c'est tout simplement honteux. En effet, cette phrase est totalement fausse, il suffit de demander aux usagers des transports (RER, métro, avions, trains, etc), aux parents d'enfants scolarisés, etc.
Par ailleurs, cet auto satisfecit témoigne du manque de respect que le chef de l'État porte aux revendications justifiées ou pas par les personnes concernées par les motifs de ces grèves. il est vrai que celles-ci sont impopulaires et trouvent un écho généralement très défavorable dans la "droite" française, habituée à voir dans celle-ci l'action des agitateurs de "gauche". Mais cette vision est une conséquence de l'histoire nationale et Il convient de tempérer ces jugements faux et trop hâtifs par l'enseignement de l'Église qui précise :

"La doctrine sociale reconnaît la légitimité de la grève « quand elle se présente comme un recours inévitable, sinon nécessaire, en vue d'un bénéfice proportionné », après que toutes les autres modalités de dépassement du conflit se soient révélées inefficaces. La grève, une des conquêtes les plus difficiles de l'associationnisme syndical, peut être qualifiée de refus collectif et concerté, de la part des travailleurs, d'accomplir leurs prestations, afin d'obtenir, grâce à la pression ainsi exercée sur les employeurs, sur l'État et sur l'opinion publique, de meilleures conditions de travail et de leur situation sociale. La grève, pour autant qu'elle apparaisse « comme une sorte d'ultimatum », doit toujours être une méthode pacifique de revendication et de lutte pour ses droits; elle devient « moralement inacceptable lorsqu'elle s'accompagne de violences ou encore si on lui assigne des objectifs non directement liés aux conditions de travail ou contraires au bien commun".

Par conséquent, celui qui est en charge du bien commun, ne peut négliger les grèves au motif qu'il a à conduire une politique par lui décidée et "cautionnée" par seulement 19 millions des 44 millions de citoyens inscrits.

Guillemette Morena