: on avait d'abord eu droit a Roland Garros, qui faisait office d'aperitif, il faut bien le dire. Ensuite, vint le temps des championnats d'Europe de football. Un evenement de premiere importance, mais un peu terni par l'elimination prematuree des Franais. Et en ce mois de juillet, sous un soleil de plomb, coureurs et spectateurs en furie, se dechaineront sur les routes de France et de Navarre. Ce sport, bien que moins populaire dans l'hexagone que le football ou le rugby, n'en fait pas moins de nombreux adicts: une vraie fete populaire, ou hommes, femmes, enfants, se laissent emporter par l'engouement populaire irresistible. Son point fort: l'ambiance sur le bord des routes, elle est bien plus propice a la detente que les abords des stades. Pour vous'', l'an dernier, nous nous sommes rendus sur place. En effet, quel soulagement que de s'asseoir a proximite du trace de la competition, a l'ombre d'un magnifique platane, se laissant endormir par la temperature caniculaire, dans le seul but que de voir defiler une poignee de cyclistes lances a plus de quarante-cinq Km/h. Mais avant cela: les discussions entre passionnes, les mots fleches du magazine, la petite sieste suivant le repas, et puis la caravane du Tour, ou les publicitaires se disputent le droit de nous offrir a tous de petits riens.
Nous nous sommes egalement rendus dans un stade pour suivre une rencontre de football. La, l'heure n'etait plus au repos. Outre le match qui risque d'etre particulierement denue d'interet, l'avant match et l'apres match sont un calvaire. Le transport tout d'abord: les cyclistes viennent a nous, contrairement au stade. Le RER, le train ou tout simplement la voiture, sont penibles. Entre la fatigue engendree par le voyage, et celle provoquee par les chants incessants des supporters, l'arrivee au stade est reconfortante. Mais la, la nuit vous rendort aussitot, bien aidee par la file d'attente due aux fouilles des vigiles et a la validation des billets. On peut enfin prendre place. Ici, dix minutes d'attente vous semblent plus longues que trois heures au bord des routes. Rares sont les discutions entre passionnes. Le seul langage autorise est la vociferation d'insultes a l'encontre des salauds d'en face. Le match est lui, plus particulierement en France, bien terne et ne presente pas grand interet. Passees ces 90 minutes, le temps n'est plus a la rigolade: il est deja leur de retourner a la maison. A nouveau, il faut s'adapter. Risquerez-vous a vous asseoir dans le train a proximite d'un groupe de supporters vexes par la defaite de leur equipe, et susceptibles de s'enerver contre vous parce que vous n'avez pas la tete typique du supporter, ou aurez-vous le courage de vous poster pres des vainqueurs chantant, non, criant, les chansons simplistes des jours de victoire.
Presente sous cette forme la, il est vrai que regarder tranquillement le Tour de France est preferable a aller voir le match de football. Bien entendu, ce sont les versions ideales ou les plus pessimistes que nous vous avons racontees, mais ce sont aussi les plus probables.
Si l'on fait abstraction des problemes de dopages, le Tour est un long fleuve pas toujours tranquille, mais toujours agreable. Pour nous, le Tour de France s'annonce veritablement comme salvateur en cette periode de vacances. Malheureusement, certains n'arrivent pas a resister a une etape de plat, sans grand interet, ou l'echappee du jour se verra accorder un bon de sortie d'une dizaine de minutes, et se decourageront a regarder la suite du Tour, pourtant garni d'etapes memorables, de duels au sommet.
Plus un bruit, laissez-nous profiter, a a deja commence.