Etait-ce raisonnable, je n'en étais pas sûr, mais l'occasion de visiter une des plus extraordinaires destinations touristiques de ce monde ne se présente pas forcément tous les jours.
Si fréquenté et admiré, ce pays a bien meilleure réputation que ces habitants. Eux-même ne s'aiment pas trop, en fait. Pourtant ce sont des gens charmants: on se rend vite compte qu'en faisant le petit effort d'un sourire et d'un mot gentil, on arrive à révéler leur vraie nature accueillante et charmante.
Mais voilà, dans un élan national de masochisme assez incomprénsible, ils se complaisent aujourd'hui dans une déprime paralysante. Focalisés sur ce qui ne va pas, sur leur propres défauts et échecs, ils s'entraînent les uns les autres dans une spirale sans fin qui va jusqu'à leur faire oublier combien est formidable le pays dans lequel ils vivent.
Certes, tout ne tourne pas rond. Je ne ferai pas ici la liste de leurs préoccupations, ils se la repassent tous les jours en boucle jusqu'à la nausée à la télé, la radio, entre amis ou au travail.
Mais peuvent-ils réellement croire qu'il existe un lieu où tous ces aléas, défauts et dysfonctionnements n'existent pas?
Dans mon "paradis" de Thaïlande, le coût de la vie augment, lui aussi. Le trafic est paralysé quotidiennement dans Bangkok parce que les élus passent leur énergie dans des luttes intestines et non dans la résolution des problèmes pour lesquels ils sont mandatés. Dans certaines régions, les gens ont à peine de quoi vivre, les poussant parfois au crime et à la prostitution.
Pourtant, les Thaïlandais ont pris le parti de ne pas se laisser affecter par cela. Le parti d'être heureux... Et finalement, ils le sont.
Comme ils nous le montrent, pour être heureux, il faut en tout premier lieu avoir décidé de l'être.
Le trajet en voiture pour quitter l'aéroport me parait s silenceux et confortables. Les routes sont aussi lisses que du billard, la signalisation claire et le trafic bien moins chaotique qu'à Bangkok.
Je passerai ma première journée sur place à profiter de la compagnie de mes hôtes et à me régaler des spécialités locales, régalant un palais en manque.
Malgré la cohue des départs de vacances, tout me parait si propre et organisé. La rame ressemble à un hotel de luxe. Couleurs assorties, matières agréables et design moderne rendent ce voyage encore plus agréable qu'il ne l'était.
Le train glisse à travers la campagne, offrant au passagers un patchwork de jaune des champs, vert des prés et mauve des champs de lavande.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je suis déjà dans les transports qui me ramènent à ma patrie d'adoption qu'est la Thaïlande.
Je ne cesse de regarder les photos dans mon appareil numérique, tentant de me convaincre que tout cela n'était pas un rêve.
Oui, j'ai bien passé deux jours dans un des plus beaux pays du monde, en compagnie de ma famille et des amis qui me sont si chers.
Que demander de plus?
Peut-être que cette France s'aime elle-même un peu plus.