« Une femme dans la nuit polaire » de Christiane Ritter

Par Douceurlitteraire


Chers lecteurs, voilà encore un moment que je ne vous avais pas parlé d’un nouveau roman. Fini les absences prolongées, j’ai plein de livres dont je voudrais vous parler qui attendent sagement dans ma bibliothèque. Maintenant que mon boutchou fait ses nuits et que je retrouve un semblant d’énergie, j’espère que je ne vous abandonnerai plus pendant aussi longtemps 😉

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un récit très poignant, d’une histoire vraie qui montre que par amour et par défit, une femme n’a pas peur d’affronter la nature la plus hostile qui soit.

Quatrième de couverture:

« Fuyant les tracas de sa vie quotidienne en Autriche, Hermann Ritter part s’établir au pôle Nord pour y mener une vie de trappeur. Son épouse, Christiane, parfaite ménagère des années 1930, décide alors de troquer son statut de femme au foyer pour celui d’aventurière du Grand Nord. 

Malgré la réticence de ses proches, Christiane débarque à l’été 1933 sur les côtes du Spitzberg, une île de l’Arctique, pour rejoindre son mari dans une pauvre cabane, isolée sur une terre hostile et déserte. Après l’angoisse des premiers jours, Christiane fat l’expérience indélébile d’un quotidien intense, entre extase et survie: sur cette terre aux paysages fantastiques, elle découvre la chasse au phoque, affronte le froid polaire et la violence des tempêtes, et se prépare pour l’hiver t son interminable nuit noire… Progressivement, elle développe une véritable relation de tendresse avec cette nature capricieuse qui orchestre chaque instant de la vie, et offre parfois le spectacle d’une aurore boréale ou d’une famille d’ours polaires. 

Avec ce récit ensorcelant sur la vie dans le Grand Nord, Christiane Ritter s’inscrit dans la lignée des aventurières flamboyantes telles que Karen Blixen, Alexandra David Néel ou Isabelle Eberhardt. »

Mon avis:

Beaucoup de descriptions de paysages, d’ambiances, de silences dans ce roman de Christiane Ritter. Je ne suis habituellement pas une amoureuse des descriptions mais là l’auteur les intègre parfaitement bien au récit et elles sont nécessaires pour s’imprégner pleinement de l’envoûtement et parfois de la peur qu’entraîne cette nature.

Christiane Ritter découvre en rejoignant son mari et son acolyte, un monde dans lequel trouver sa place est difficile. Elle ne sait pas chasser, ne sait pas bricoler, la seule chose pour laquelle elle   trouve sa place est la cuisine. Elle va apprendre à cuisiner le phoque, après avoir eu le choc de la chasse. Tenter de rendre agréable leur petite cabane et accueillir les hommes avec une marmite pleine devient une véritable mission. Les quelques échappées qu’elle va faire à l’extérieur vont lui apprendre à la fois à surmonter sa peur de l’obscurité, des bêtes qui rôdent et du froid mais également à tomber amoureuse de cette nature qui lui ouvre un monde nouveau.

J’ai passé un très bon moment avec ce livre. Les histoires vraies me passionnent et c’est cette histoire atypique qui m’avait donné envie de découvrir ce livre. Christiane Ritter est une femme courageuse et téméraire, qui n’a pas peur d’affronter l’inconnu ni les critiques de son entourage pour partir.

Bonne lecture!

Petit extrait:

« Au début, l’obscurité me terrorisait. Parfois, mon imagination fiévreuse me faisait sursauter, en transformant un pan d’ombre plus noir que les autres ombres en un ours gigantesque. Puis je découvris un remède contre cet accès de frayeur. De temps en temps, je donne un grand coup de poing  dans le mur afin de chasser par le bruit tout ce qui pourrait rôder à proximité. 

  Abrutis par la captivité, incapables de tout effort suivi, nous ne pouvons ni dormir tout à fait, ni surmonter notre hébétude. la majeure partie de la journée, nous restons accroupis devant le poêle, chauffant nos mains sur les bols de café. Chacun, tout en suivant d’un regard morne la fumée de sa respiration, s’effraie de voir les autres si pales, si amoindris. »

« Une femme dans la nuit polaire », Christiane Ritter, traduit de l’allemand par Max Roth, Editions Denoël, Novembre 2017.