Anticyclone a été jouée du 17 au 29 avril 2018, avec un seul jour de relâche, le lundi 23 avril 2018, au Pulloff Théâtres, à Lausanne. Autrement dit, il y a eu douze représentations devant une salle quasiment pleine tous les soirs. Hier soir, en tout cas, c'était complet.
Pour le moment, aucune autre représentation n'est programmée. Et c'est bien dommage. Aussi n'ai-je pas de regret du tout d'avoir au moins assisté à la dernière, faute d'avoir pu me rendre libre les soirs précédents.
Le soir de la première, le 17 avril 2018, la représentation était suivie du vernissage du livre, édité par BSN Press. Ce soir-là, à n'en pas douter, a dû être mémorable. Et je gage que de nombreux spectateurs ont eu à coeur de faire l'acquisition du texte.
Celles et ceux qui n'ont pas vu la pièce représentée pourront donc la lire, en attendant qu'elle soit rejouée ici ou là. Mais il leur manquera le jeu des comédiennes et comédiens admirablement mis en scène par Caroline Guignard-Moret.
L'histoire se passe dans un petit village suisse, idéalement en Valais. Il fait beau, et bon chaud, sans doute sous l'influence de l'anticyclone des Açores, cette zone subtropicale de haute pression et de bonne température, connue sous ce nom en Europe.
Marcel, le boucher et président du village, est mort juste avant le 1er août, la fête nationale helvétique. Comme le dit à un moment son fils aîné Patrick (Yves Jenny) : Mourir juste avant la fête nationale, avoue que c'est quand même con pour un patriote...
La pièce commence la veille du 1er août et de l'enterrement de Marcel. Irène (Claudine Berthet), la veuve de Marcel, et leur employé Amir (Jean-Paul Favre) sont occupés aux préparatifs des festivités dans le vaste frigo de la boucherie.
Toute la pièce se déroule dans ce frigo. Le cercueil de Marcel y a été entreposé en raison de la chaleur estivale et d'une dispute avec le père Aymon au sujet d'Amir de confession musulmane... Lequel a embaumé le corps à la place d'Aymon.
Au début, tous les proches sont là à défiler dans le frigo, à l'exception de Gilles (René-Claude Emery), le fils cadet de Marcel et d'Irène, parti on ne sait où. Il arrivera cependant pile-poil pour enterrer [son] père, à qui il avait tellement de choses à dire...
Ainsi y a-t-il Christian (Jean-Marc Hérouin), un ami d'enfance des deux fils, et même la petite, Marion (Michèle Grand), leur cousine venue spécialement de Miami. En dépit de leur différence d'âge, Christian et Marion en pincent l'un pour l'autre, mais c'est... compliqué.
Lors d'un décès se pose toujours le problème de la succession, avec les disputes vont avec. La famille du boucher n'y échappe pas, d'autant que les dernières volontés du défunt vont faire monter la température dans le frigo et servir de catalyseur...
Peut-être aurait-il fallu écouter Irène qui, avec sagesse, avait dit: Papa n'est plus là. Ce qui compte, c'est nos vies maintenant...
Francis Richard
Régie: Patrick Guex
Création lumières et scénographie: Eric Moret
Costumes: Diane Grosset