" En plein safari photo en Namibie, on suivait un rhinocéros en 4×4. Sans le savoir, on a coupé sa route et en tournant la tête on l'a vu au loin en train de nous charger avec le soleil couchant rougeoyant derrière.
On s'est dit : si on s'en sort, on ouvre un resto. "
Un grand merci à ce gentil rhino d'avoir laissé la vie sauve à Eric et Vincent puisque grâce à sa clémence (ou sa flemme de charger on ne saura jamais), les Parisiens se régalent depuis quelques mois d'une exquise viande fumée, absolument inédite à Paris !
Eric est un ancien négociant en plâtre et Vincent était plombier avant d'ouvrir le resto, c'est lui qui a fait beaucoup pour la déco du Rhino Rouge comme les tables, les rampes en cuivre, etc.
Tous les deux très bons cuisiniers, amateurs de gastronomie, et hyper fan des US et de la manière dont les Texans fument leur viande.
Une formation étant impossible dans nos contrées, les deux amis décident d'aller se former chez les rois du barbecue et de la viande fumée pendant des heures : les Texans ! Quitte à traverser l'Atlantique, autant se former auprès des meilleurs : J&R Manufacturing, les rois de la cuisson barbecue dans le monde.
Ils y apprennent toutes les techniques de fumaison de la viande sur diverses morceaux, commandent dans la foulée leur propre fumoir qui débarque quelques mois plus tard à Paris, près du marché d'Aligre.
Bien sûr, pas de viande fumée exquise sans une viande de grande qualité au départ. Les deux hommes font donc confiance à Metzger.
Brisket (poitrine de boeuf Black Angus), beef ribs (plat de côtes) et Tri-Tip (aiguillette baronne) mais aussi pulled pork (effiloché de porc) et baby back ribs (travers de porc laqué).
Jamais je vous le promets vous n'avez dégusté une viande comme cela ! Fondante est bien en-dessous de la réalité, vous allez découvrir une chair et une consistance méconnues jusqu'alors. La viande est fumée certes, mais presque confite, elle fond dans la bouche et laisse alors s'exprimer toute la puissance de la fumaison. Magistral !
Les différents morceaux de viande arrivent sur des plateaux, comme si Uncle Tom était aux fourneaux et apportait à la tablée familiale les différentes fournées. My Gosh ! On y revient encore et encore ; impossible d'émettre le moindre avis, il faut repiocher pour comprendre. Le pulled pork est remarquable mais le number one est la brisket. La poitrine de boeuf si longuement fumée fait l'unamimité autour de la table.On accompagne ces merveilles de patates rebelles (des pommes de terre éclatées puis frites) ou de légumes de saison confits. Bien sûr tout est fait maison, y compris la sauce barbecue.
Comme s'il fallait en rajouter, Eric a eu l'idée de " recycler " les restes de viande en gyozas apéritifs absolument délicieux. Au Rhino Rouge rien ne se perd. On grignote alors à l'apéritif des raviolis dodus farcis de porc noir de Bigorre, chou chinois, gingembre, sauce soja, vinaigre de riz, huile de sésame. Et dans le godet, un vin portugais de la région de l'Alentejo appelée la Californie du Portugal, cuvée spécialement créée pour le restaurant.
Epatant. Service musclé. Addition légère.
Il va maintenant falloir compter Rhino Rouge dans les meilleurs restaurants pour viandards de la capitale !
Ouvert du mardi soir au dimanche midi
Tarifs : brisket à partir de 10 € les 150 gr / baby back ribs 12 € / ribs 24 €
(c) Vanessa Besnard et @thetravelbuds