On arrive encore à découvrir des pépites dans le monde de l’art, en région dijonnaise! Ce mois-ci, une artiste photographe m’a occupée l’esprit et le coeur un bon moment à la suite de ma visite à son expo (Cellier de Clairvaux, invitée par Les Inventifs) : Claire VanVostHuyse.
Claire VanVostHuyse avait choisi d’exposer des photos de fragments de corps. A première vue, j’ai eu l’impression d’être devant des morceaux de tableaux anciens. Tachés par quelque humidité ou usure. Un aspect vieilli très émouvant, qui donnait de la distance entre le visiteur et l’oeuvre. Du Véronèse, par exemple, ou du Tintoret (mais en noir et blanc!) Une peinture abimée par le temps, dégradée, avec des parties à-demi effacées.
Je suis restée longtemps à l’expo. Stationnant devant les panneaux. Devant les tirages sur Dibond (aluminium) ou sur Forex (comme du PVC). Sentant qu’il y avait là une artiste qui allait au-delà de la seule représentation du corps féminin, même si la sensualité perlait partout. Je voyais la chair, la peau, les cheveux, l’étoffe…Un peu piqué, piqueté, moucheté…Plaisir de la matière.Je voyais des extraits, des gestes arrêtés. Un pied, un bas de dos, un sein, une main…Et, du coup, le sujet n’importait plus. Je n’essayais pas de reconstituer un corps, ni d’une femme ni d’un homme. L’image, avec son côté incertain, inachevé, suffisait à transmettre une sensation, un émoi. Il y avait de l’amour là-dedans, mais aussi une lassitude de ce temps qui ne cesse de fuir, bouffant tout sur son passage.J’alternais entre l’oublié et le retrouvé. L’éloigné et le rapproché.
Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois (pardon pour la mauvais qualité des clichés, pardon à l’artiste)