Relookage réussi. En salle, en cuisine, et toujours Jean-Louis Nomicos en pleine forme.
Le changement dans la continuité. Jean-Louis Nomicos reste fidèle à lui-même, à son travail, à son style à la fois très « méditerranéen » et très personnel, sur des variations douces et puissantes à la fois, à l’image de cette cuisine grecque qu’il affectionne tant bien que né à Marseille. Mais Marseille a bien été fondée par les grecs… Ceci ne nous rajeunit pas.
Son décor, lui, a pris un coup de jeune. La salle s’est aérée, les tons sont plus pastels et moins dans le clinquant, les matières sont rares et donnent envie de tout toucher. Les tables sont recouvertes de Corian, cette résine inventée par DuPont et d’une douceur extrême. Des petites sculptures en bois réalisées spécialement par une jeune femme italienne et qui représentent chacune une île italienne. Il suffit de deviner….
La carte s’est raccourcie, resserrée sur des plats qui fleurent bon la mer, les embruns et l’iode en grande majorité. Quatre entrées, deux poissons, deux viandes, et les classiques incontournables du chef, les fameux « intemporels » comme les Macaroni aux truffes et foie gras, ou le Bar de ligne au caviar Impérial, pommes rattes.
Après un amuse-bouche anodin (ravioles au herbes amères, un peu neutres), et une délicate Royale de poivrons doux, les Artichauts poivrades farcis en barigoule sont savoureux mais le plat est un peu envahi par du poulpe et surtout par un bouillon de poulpe franchement trop puissant jusqu’à déstabiliser l’assiette. Dommage.
Asperges vertes, crues et cuites, sabayon au basilic, quelques copeaux de vieux parmesan. Bien sous tous rapports.
Les Raviolis à l’encre de seiche, d’une noirceur impressionnante et présentés en deux petites boules, sont accompagnés d’oursins, de brocoletti et de bergamote. Un plat qui décoiffe et il vaut mieux aimer l’air marin.
Trois poissons, dont du Saint-Pierre, composent une assiette généreuse et parfumée des senteurs de la Méditerranée. Un jus d’une bouillabaisse qui vous transporte dans les calanques marseillaises, de la rouille, quelques encornets et des pommes de terre fondantes. Quelle merveille, et avec une chaleur estivale dans les rues de Paris, l’illusion était parfaite. Tout Nomicos est là…
Mais aussi dans une Caille, à la cuisson parfaite, douce et grillée, embaumée par le romarin et des olives noires, et accompagnée de gnocchis de pommes de terre, de petits artichauts, et d’un tian des abats. Brillant !
Grands desserts du chef pâtissier Jérémy Dumaine : glace fenouil, granité à l’Absinthe et confit de tomate à la vanille (superbe),
et trois magistrales îles flottantes aux saveurs différentes, joliment intitulées l’Archipel Nomicos. On s’y installe tout de suite…
Choix des vins sous la responsabilité de l’excellente Jennifer, également directrice de salle, et il est bon de s’en remettre à elle. Professionnelle, vivante, et une présence chaleureuse.
Une belle table parisienne est de retour. Qu’on se le dise…
75116 Paris
Tél : 01 56 28 16 16
M° : Victor Hugo
Voiturier
Ouvert tous les jours
Menu « Archipel du Midi » : 49 € (3 plats) – 65 € (avec fromages)
Menu en 4 odyssées : 95 €
En 5 odyssées : 125 €
En 6 odyssées : 150 €
Carte : 120 €, environ