Ce sera étudié dans le futur.
Appelant de la Maison Blanche comme Mario, Serge ou Gaetan appellerait une ligne ouverte sportive, l'émission matinale Fox & Friends, et discutant avec autant de cohérence qu'un grand-papa sénile et saoûl. Celui qui devrait s'affairer à des choses beaucoup plus sérieuses, appelle un show télé pour disgresser sur tout et rien, mais surtout sur rien.
Dès la seconde minute, un premier co-animateur perd son sourire, la co-animatrice baisse le regard, gênée, et le troisième est momifié comme le smiling sitting guy, quand le président des États-Unis raconte des histoires de transferts d'argent de la part d'Obama qui sont extraordinairement de l'ordre du racontar et qui ont entre 0,1 et 0% de vrai. Cet appel était plus ou moins prévu, mais c'est le président...
Un animateur lui dit poliment qu'il voudra revenir là-dessus un peu plus tard, afin d'éviter de souligner au président qu'il délire et dérape, il introduit alors le personnage de Ronny Jackson, aussi appelé dans le milieu médical "Candyman", car le docteur a la réputation bien fondée de fournir des pilules à qui le veut bien, à qui le demande et à qui saura le mieux lui rendre service par la suite. Ronny Jackson est le médecin qui a examiné Donald Trump et qui
Jackson devait
Pas un, ni deux de ses collègues se sont précipité afin d'aviser que ce choix allait être catastrophique pour tous.
23 l'ont fait.
23.
Jackson, face au tollé de taille tsunami, a finalement renoncé au poste.
23.
Ce n'est pas qu'un chiffre. C'est aussi celui tout juste avant le nombre de fois que quelqu'un de nommé par le président à un poste a été, ou bien refusé par le parti ou bien refusé par le congrès ou refusé par la personne à qui s'était offert.
24 fois Dong a suggéré quelqu'un, l'a nommé et on lui a dit "finalement, non".
Pour Jackson, on lui sa suggéré de "renoncer".
Un peu plus loin, Trump parle de Micheal Cohen. Son avocat, qui a lui-même besoin de bien des avocats en ce moment. Il a dit une phrase surréaliste qui vaut la peine d'être soulignée.
"Micheal is in business. He's really a business man. Fairly big businesses I understand. I don't know his business. Michel Cohen is a businessman, he's got a business probably the big thing is: his business. And they're looking for something that has to do with his business. I have nothing to do with his business"
Nonon, pas un autiste. Le président des États-Unis. Qui s'est aussi, sans trop le réaliser, compromis en confirmant qu'il en savait peut-être beaucoup sur Stormy Daniels, qu'il prétendait ne jamais avoir rencontré.
Il a ensuite
Je n'ai pas volé cette banque, demandez à celui qui m'attendait dans la voiture pour que l'on fuit!
Il a aussi dit la très effrayante phrase:
"L'extrême corruption au sommet du FBI est si grande (Robert Mueller qui enquête à la place de Comey) ...je la tolère, mais à un certain moment, je ne la tolèrerai plus!" laissant une porte ouverte sur un possible renvoi de Robert Mueller.
Ce qui sonne toujours comme un pilote d'avion annonçant en plein vol "J'ai à mes côtés une bouteille de Jack Daniels que je ne compte pas vider en plein vol. Mais peut-être que je le ferai".
Et assurément comme une menace d'obstruction de la justice de sa part si il le renvoie.
Il a aussi avoué qu'il ne regarde ni NBC, ni CNN, deux stations qu'il aime mépriser publiquement TOUS les jours. Il alors lancé une autre phrase magnifique:
"I don't watch them because I don't have time, there's too much and I don't have time"
Fantastique absurdité involontaire.
"Mon amour, je n'ai pas sorti les vidanges pour deux raisons: parce qu'elles étaient dégueulasses et que parce que je n'ai pas sorti les vidanges"
Lorsqu'on lui a demandé quelle note (scolaire: A,B,.C.D, E) il se donnerait jusqu'à maintenant, il a eu son humilité légendaire en disant qu'il se donnerait un A+ même si il semblait avoir un "phony cloud" au-dessus de sa tête en tout temps.
Il se trompe, ce nuage artificiel se sont ses propres cheveux.
Il devenait aussi fascinant de voir que les animateurs parlent sur un ton adulte mais que le président des États-Unis parle continuellement sur le ton de l'enfant de 9 ans critiquant un jeu sportif sur lequel il se croit persécuté par une injustice. Il crie dans le téléphone.
Plus ça avance, plus il délire, plus les trois pauvres animateurs baissent les yeux et semblent eux-mêmes très inconfortables.
Après 30 minutes de parfaite incohérence infantile, c'est l'animateur qui doit couper le président pour lui dire " on vous parlerait toute la journée, mais vous devez avoir un million de choses à faire!" Traduction: "vous êtes de plus en plus incohérent et nous avons une émission à faire!"
Le président est au téléphone et on veut s'en débarrasser comme d'un parent sénile qui ne lâche plus la ligne au téléphone. Ou un enfant en plein monologue et hyperactivement non arrêtable.
Plus marrant encore, le smiling animateur dira, une fois qu'on sera débarrassé de l'embarrassant président:
"I....think he was awake...he had a lot to say" avant de rire en s'entend dire tout ça. Il le dit avec le visage du "what the fuck did just happenned?"
Le malaise était grand.
Comme il le reste chaque fois qu'on pense à leur président.
Dans la grande symphonie de l'Histoire des États-Unis,
le passage de Trump ne sera retenu que comme des bruits de fonds.
De la dissonance.