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L'annonce n'est pas nouvelle : il est de plus en plus fréquent que les apiculteurs découvrent leurs ruches vides au sortir de l'hiver. Mais cette année, le phénomène est très général. L'UNAF, principale organisation d'apiculteurs, a reçu de nombreux coups de fil pour signaler des mortalités anormales de colonies dans presque toutes les régions de France. En Dordogne, 2500 ruches mortes ont été recensées. En Charente-Maritime, la situation est catastrophique, elle est critique dans l'Aisne. En Bretagne, les apiculteurs signalent " des mortalités inexpliquées de grande ampleur ". Même le Doubs et la Creuse, départements plus préservés, déplorent des mortalités importantes, mais seulement en zone de grande culture où sont utilisés plus de pesticides.
Beaucoup d'apiculteurs prêts à arrêter leur activité
Ce phénomène n'a épargné ni les amateurs, ni les semi-professionnels, ni les professionnels. Tous ont été touchés. Las de reconstituer leur cheptel année après année, en difficulté économique, de nombreux apiculteurs sont prêts à arrêter leur activité, explique l'UNAF.
Les raisons de ces tristes observations ? Il faudra investiguer pour les connaître car elles ne sont pas connues à ce jour. Les apiculteurs évoquent l'interaction d'un hiver plus long que les autres avec d'autres causes possibles. Une chose est sûre selon eux : " la contamination chimique et quasi-omniprésente de l'environnement par les pesticides fragilise les colonies ".
L'interdiction de trois insecticides néonicotinoïdes par la Commission européenne le 27 avril 2018 est un premier pas dans la bonne direction mais cinq de ces " tueurs d'abeilles " restent sur le marché. Il faudra une politique plus ambitieuse en matière de pesticides pour sauver les abeilles.
Zoé Fauré