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Parions avec Pascal

Publié le 28 avril 2018 par Onarretetout

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Parmi les Remarques de Jacques Roubaud, on trouve celle-ci :

4638. pari-pascal
4642. a « Vous avez  deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude ; et votre nature a deux choses à fuir : l’erreur et la misère. Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’il est, sans hésiter. » Pascal. Pensées

b Vous marchez dans la rue. Si vous passez sous cette échelle, un malheur, peut-être, arrivera. Passerez-vous, ou pas ? Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Pesons le gain et la perte, en pariant qu’un malheur arrivera. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous évitez le malheur ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc, sans hésiter, qu’un malheur arrivera, et ne passez pas sous l’échelle. »

c Vous marchez dans cette rue. Si vous la traversez, une voiture, peut-être, vous renversera. Traverserez-vous, ou pas ? Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Pesons le gain et la perte, en pariant qu’une voiture vous renversera. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous évitez l’accident ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc, sans hésiter, qu’une voiture vous renversera, et ne traversez pas la rue. »

d Vous allez sortir de chez vous. Si vous franchissez le seuil de la porte, le pot de fleurs, peut-être, de la voisine du troisième, vous tombera sur le crâne. Sortirez-vous, ou pas ? Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Pesons le gain et la perte, en pariant que le pot de fleurs vous tombera sur le crâne. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous évitez le pot de fleurs ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc, sans hésiter, que le pot de fleurs tombera, et ne sortez pas de chez vous. »

e La nuit s’achève. Vous êtes dans votre lit . Si vous vous levez, peut-être, vous glisserez sur le parquet fraîchement ciré par votre épouse, active ménagère, et vous vous fracturerez le col du fémur. Vous lèverez-vous, ou pas ? Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Pesons le gain et la perte, en pariant que vous allez tomber. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous évitez la chute ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc, sans hésiter, que vous allez glisser, et restez au lit. »

En développant ainsi la structure de la pensée de Pascal, Jacques Roubaud examine les risques de la vie quotidienne. Vous voyez que Jacques Roubaud conseille à chaque fois le choix qui évite le danger, et qui fait refuser la tentative, et préconise le « je préfèrerais ne pas » qu’exprime dans un autre livre un certain Bartleby. Il est d’autres situations, que vous trouverez aisément, qui présentent des risques et face auxquelles il faut faire des choix. Je vous invite à construire un raisonnement à la manière de Jacques Roubaud à propos d’une de ces alternatives.

Exemple : Vous passez près d'un chantier. Si vous y pénétrez, peut-être, vous perdrez l'équilibre sur le sol irrégulier et vous vous blesserez en tentant de vous rattraper au mur à moitié démoli. Pénétrerez-vous, ou pas ? Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Pesons le gain et la perte, en pariant que vous allez vous blesser. Estimons ces deux cas ; si vous gagnez, vous évitez la blessure ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc, sans hésiter, que vous allez vous blesser, et ne pénétrez pas sur le chantier. »

Et postez votre texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.


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