Magazine Culture
Ce disque a été enregistré en juin 1970 aux studios Van Gelder (New Jersey) sous la tutelle de Creed Taylor. Les arrangements et la « direction musicale » sont d'Eumir Deodato. Ron Carter tient la basse. João Palma est au tambour principal tandis qu'Airto Moreira et Everaldo Ferreira s'occupent des percussions auxiliaires. Il y a quelques solos de trombone exécutés par Urbie Green, des solos de violon de saxophone alto et de flûte traversière par Harry Lookofsky, Joe Farrell et Hubert Laws… Antonio Carlos Jobim chante et joue de la guitare acoustique et du piano électrique (c'est beaucoup pour un seul homme). En dehors du factuel disons le tout net c'est un disque sublime du sol au plafond. Expertise technique et lyrisme chromatique, rythmes capricants, piano glissant et cordes vaporeuses. L'ami Jobim chante avec une belle voix enfumée de fantôme échoué sur la plage et l’atmosphère est nostalgique, sensuelle et pour ainsi dire anacréontique. Écoutez Amparo cette merveille qu'aurait pu écrire Claude Debussy s'il avait eu la drôle d'idée de s'égarer sous les tropiques… Que demander de plus ?