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L’interrogation est d’autant plus justifiée que le montant des économies non placées est faramineux : fin 2017, ce ne sont pas moins de 520 milliards d’euros [1] qui dormaient sur les comptes courants des Français. Le dernier trimestre 2017 a, lui, été marqué pour l'assurance-vie par une collecte nette négative [2], divisée de moitié par rapport à l’année précédente. Dans les plans de l’Elysée, l’accumulation de stock, à ce jour de 1 700 milliards d’euros [3], devrait réintégrer l’économie réelle. Le potentiel est bien là… Alors que manque-t-il aux Français pour sauter le pas ? Pour qu’ils placent leur argent et pour que cette épargne soit utile aux entreprises, le seul moyen est de rendre l’épargne plus compréhensible et transparente pour les Français. Et oui… ils sont encore 85% à penser que les banques ne sont pas transparentes sur la manière dont leur épargne est utilisée et le taux monte à 88% pour les assureurs [4], (étude Opinion Way pour mieuxplacer.com, avril 2017). Les épargnants devraient toujours être au fait de deux choses : tout d’abord, à qui est confiée leur épargne ? Et ensuite, quelle est la nature des placements choisis et quel est leur rendement ? Ils doivent non seulement être certains de la performance des produits au moment où l’argent est placé mais également tout au long du placement.
Pour les aider à y voir plus clair, il faut miser sur la progressive – mais encore timide – digitalisation du secteur ainsi que sur la réglementation sur la transparence des frais… La balle est dans le camp des professionnels. Pour passer le cap et davantage épargner "utile", économiquement parlant, les Français demandent surtout à mieux connaître leurs intérêts. Et il est bien logique que les épargnants aient besoin d’être accompagnés dans cette prise de risques. Depuis plus de 30 ans, ils ont pris l’habitude d’être biberonnés aux avantages fiscaux : ils sont, à force, devenus des épargnants passifs. Si l’avantage fiscal était alors le seul intérêt, il faut maintenant ré-apprendre à épargner en toute conscience dans l’économie réelle. Les choix d’épargne des Français sont désormais destinés à être plus entreprenants et délibérés. D’usagers, ils sont devenus clients. Et si les épargnants ne savent plus sur quel pied danser, c’est le marché qui fera la différence. Les acheteurs vont inévitablement devenir plus exigeants et voudront choisir d’orienter eux-mêmes leur épargne.
A propos de l'auteur : Guillaume-Olivier Doré est CEO et fondateur de mieuxplacer.com.