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Le prince des Canaris s’est envolé

Publié le 25 avril 2018 par Philostrate

   Je n’ai jamais porté sur les épaules qu’un seul maillot de club français. Celui du PSG, que je supporte depuis toujours. A une seule exception : la livrée jaune du FC Nantes de la fin des années 1970, barrée du célèbre « Europe 1 ». Né au football avec la coupe du monde 1978 en Argentine, je n’avais pourtant aucune attache en Loire-Atlantique. Mais à mes yeux d’enfant, ce maillot tenait alors un peu de la tunique de super-héros. Une forme de classe dans le jeu - que balle au pied je n’aurai jamais… - mais aussi une élégance hors des terrains, qu’incarnait au premier chef le prince des Canaris, Henri Michel. Ce maillot-là, j’aurais dû le conserver, comme celui bleu de la coupe du monde en Argentine, à jamais mes premiers. Il aurait certes un peu détonné dans les strates de maillots parisiens qui s’entassent dans mon armoire, mais il y aurait encore toute sa place.

Le prince des Canaris s’est envolé

   Je suis d’ailleurs convaincu que s’il était né dans le Swinging London et avait fait carrière sur les bords de la Mersey ou de l’Irwell plutôt sur les rives de l’Erdre, Henri Michel aurait pu devenir un héros d’une toute autre étoffe. Une légende people du football mondial, l'égal d’un George Best. Ces deux-là avaient en commun une belle gueule et une générosité les emmenant parfois à veiller tard et vider les verres plus que de raison avec amis de toujours ou compagnons d’un soir. Et, chacun à leur poste, une classe et une grâce insolentes balle au pied. Mais le Nantes, même conquérant, de la fin des années 1970, n’a guère rayonné au-delà de nos frontières et Henri Michel est resté un héros français, que même ses compatriotes ont parfois oublié.

Le prince des Canaris s’est envolé

   Devenu sélectionneur de l’équipe de France championne olympique en 1984 puis des Bleus demi-finalistes de la coupe du monde 1986, son image s’est toujours effacée derrière la formidable force collective qui font les aventures sportives réussies. Une qualité pour un entraîneur. Une faiblesse pour un personnage public qui ne cherchait pas particulièrement à se vendre. L’élégance n’a pas besoin d’attaché de presse ni de plan de com’… Avec son port de tête impeccable et sa silhouette reconnaissable entre toutes, le seigneur du stade Marcel-Saupin a désormais les nuages pour terrain de jeu et pour partenaires Georgie ou Johan, figés dans l’éternelle jeunesse de nos idoles enfantines.


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