Qu'est-ce qui fait réussir un marchand de journaux ? La question m'a été posée il y a une quinzaine d'années, par le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale. Après un peu plus d'une centaine de rencontres, je suis parvenu à une réponse inattendue : l'optimisme. Le métier est extrêmement dur. Or, il y a des gens qui ne voient que le bon côté de l'adversité ! C'est extrêmement surprenant. Généralement, ce sont des autodidactes. Initialement avoir fait des études poussées semble un handicap. Les choses changent lorsque l'entreprise dépasse un certain seuil (on passe de la TPE à la PME), la rationalité donne alors un avantage concurrentiel.
J'ai retrouvé ce phénomène dans d'autres secteurs. L'entrepreneur qui réussit est beaucoup plus une personne d'instinct que de raison. Peut-être aussi que le fait de n'avoir pas fait de brillantes études le met à des positions où il est au contact de là où se trouve l'innovation : au ras des pâquerettes ? Et le force à apprendre un métier, même s'il ne s'en rend pas toujours compte.
Un moment critique est le passage de la phase instinctive à la phase rationnelle.
(J'ai aussi rencontré des surdiplômés qui étaient fort peu rationnels, et entrepreneurs.)