Autres articles
-
Les marchés financiers face au paradoxe américain
-
Marchés actions : le découplage Etats-Unis/Europe n’existe pas
-
Regain de volatilité : comment y faire face dans l’univers obligataire ?
-
Fintech tricolore : en piste pour le décollage
-
Les marchés actions restent très attractifs
Au milieu des années 2000, les Banques Centrales sont redevenues acheteuses d’or, après des années de désintérêt marqué pour le métal jaune. La possession d’or ne rapporte, en effet, ni dividende ni coupon, mais le contexte a changé. L’irruption de taux négatifs pour les dettes souveraines les plus sûres rend l’exposition à l’or plus attractive... malgré son rendement neutre.
Dans un contexte marqué par la création monétaire débridée, les Banques Centrales des pays émergents n’hésitent plus à acheter de l’or depuis plusieurs années. Le métal jaune demeure, pour ces pays, un véritable gage de stabilité et d’indépendance. Même des entreprises privées (comme le réassureur Munich Re) ont annoncé une augmentation de leurs réserves d’or.
Historiquement, il a été observé que dans les périodes où les taux d’intérêt réels (taux d’intérêt corrigés des effets de l’inflation) étaient faibles ou négatifs, le cours de l’once avait tendance à s’apprécier. Il existe même une corrélation inversée, sur longue période, entre les niveaux des taux d’intérêt réels et le cours de l’or. Or, dans un contexte d’endettement élevé des grands pays développés, aucun état ne peut admettre une remontée brutale des taux d’intérêt réels. En effet, même si l’impact d’une remontée des taux ne concernerait en réalité que 1/6 de la dette tous les ans – du fait que la duration moyenne de la dette des états est de 6 à 7 ans – le niveau d’endettement actuel ne permet pas d’encaisser une telle hausse.
Par conséquent, un relèvement des taux directeurs opéré par les grandes Banques Centrales – à commencer par la Fed qui a déjà engagé le processus – n’est possible que dans un contexte de remontée parallèle de l’inflation. Les banquiers centraux ne prendront aucun risque et le cours de l’or n’a donc aucune raison de connaître une correction majeure dans les années à venir. Mais acheter de l’or ne suffit pas, il faut se couvrir contre l’effet de change. Ainsi, en 2017, l’once d’or en dollars a réalisé une performance de 11,5 %. Mais un investisseur en euros qui aurait investi sur l’or sans couverture aurait, lui, réalisé une performance négative de -1,5 %.
A propos de l'auteur : Benjamin Louvet est gérant matières premières chez OFI AM.