Partager la publication "[Critique] MOM AND DAD"
Titre original : Mom and Dad
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Brian Taylor
Distribution : Nicolas Cage, Selma Blair, Anne Winters, Zackary Arthur, Olivia Crocicchia, Lance Henriksen, Robert T. Cunningham…
Genre : Horreur/Comédie
Date de sortie : 19 avril 2018 (Netflix)
Le Pitch :
Du jour au lendemain, sans raison particulière, les parents se retournent contre leurs enfants, déchaînant une véritable folie meurtrière. Alors que le pays sombre rapidement dans le chaos, une jeune fille et son petit frère tentent de survivre aux attaques de leurs parents…
La Critique de Mom and Dad :
Réalisateur remarqué avec le diptyque Hyper Tension, qu’il a réalisé avec Mark Neveldine, Brian Taylor s’est ensuite illustré avec l’incompris et frappadingue Ghost Rider – L’Esprit de Vengeance (toujours avec Neveldine) ou encore Ultimate Game. Des films qui ont démontré de la capacité du metteur en scène à pousser violemment tous les compteurs dans le rouge, sans avoir peur d’en faire des caisses, pour le meilleur, mais pas toujours. Avec Mom and Dad, Brian Taylor vole désormais en solo et retrouve Nicolas Cage. Au programme, un jeu du chat et de la souris assez corsé mais aussi plutôt vain…
Family affairs
Le postulat de Mom and Dad ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Cooties, qui lui-même s’inspirait du Village des Damnés. Cooties, qui pour rappel, voyait les enfants devenir cinglés et s’attaquer aux adultes. Ici, ce sont donc les parents qui s’en prennent à leurs enfants. Pourquoi ? Nul ne sait mais au fond, cela n’a pas d’importance. Un truc dans l’air probablement. Brian Taylor n’a que faire de la raison, plus intéressé qu’il est par les conséquences de ce mystérieux virus meurtrier. L’occasion pour lui d »à nouveau y aller franchement, sans se préoccuper de justifier les actes de ses personnages. Mom and Dad porte sur la survie. Sur cet instinct qui pousse une jeune fille et son frangin à résister face à leurs parents. Film d’horreur, comédie trash, Brian Taylor ne choisit jamais et au fond, ce n’est pas très grave tant ici, le réalisateur mise tout sur le rythme et l’énergie. Sans faire preuve de beaucoup de trouvailles, il se contente d’appuyer sur l’accélérateur. Au début ça marche, à la fin beaucoup moins.
Cela dit, son pitch lui donne surtout l’opportunité de lâcher la bride à des acteurs qui n’attendaient que ça. Nicolas Cage en particulier, on s’en doute…
Cage Show
Peu importe le film, Nicolas Cage est toujours au taquet. À l’inverse de ces acteurs prestigieux qui, pour une raison ou pour une autre, enchaînent les films, sans sembler se soucier d’enfiler les navets comme des perles, sans y croire, Nicolas Cage n’enclenche jamais le pilotage automatique. Lui, il y va toujours avec la rage au ventre. Il peut jouer sous la direction de David Lynch dans un classique du cinéma comme Sailor et Lula ou pour un réalisateur inconnu au bataillon dans une production fauchée, il fait toujours honneur à son contrat et à ses fans. Ici, dans Mom and Dad, alors que le scénario attend justement qu’il ne se freine pas, le neveu de Francis Ford Coppola ne retient pas ses coups. Dès le début, on sent le bouillonnement intérieur annonçant un cataclysme à venir. Bien épaulé par une remarquable Selma Blair, elle aussi parfaite dans l’excès, Cage explose ensuite et fait exactement ce qu’on attend de lui, se montrant valeureux plus qu’à son tour et donc totalement pertinent dans les fringues d’un personnage fou furieux. Il est l’épicentre du film. Avec Selma Blair, Nicolas Cage constitue la meilleure raison de se laisser tenter par ce spectacle certes étrangement anecdotique au goût bel et bien relevé par la propension de l’acteur à s’affranchir de toute notion de limite.
En Bref…
Alors non Mom and Dad n’a rien d’un grand film. Foutraque, porté par un metteur en scène dont la tendance à se disperser et à enchaîner les effets pas toujours heureux plombe un peu la portée, assez creux et vain, très décevant quand vient le moment de conclure, le nouveau long-métrage de Brian Taylor trouve le salut grâce à ses acteurs principaux, Nicolas Cage en particulier.
@ Gilles Rolland