La semaine dernière, on apprenait ainsi (1) que la pompe de carbone océanique
ne tient pas ses promesses:
l'océan austral piège proportionnellement moins de carbone (au travers du plancton) qu'auparavant.
Un effet du réchauffement qui était attendu par les chercheurs, mais pas avant la moitié de ce siècle.
Il serait du, pour partie, au trou de la couche d'ozone, qui perturbe la circulation en haute atmosphère,
et pour partie par une altération du régime des vents qui modifie les échanges
gazeux à la surface de l'océan. Or les seules mers australes contribuent
pour 15% au pompage naturel du carbone de l'atmosphère par les océans et de la biomasse terrestre.
Réchauffement: 1 - Planète= 0.
Lundi après-midi, notre bonne vieille Terre vient encore de prendre un but en loucedé:
on apprend que les Etats-Unis tentent de torpiller le communiqué final du prochain G8,
Vous jugerez vous-même de la brutalité de ce texte, dans sa forme initiale:
«A cette fin, nous adresserons devant la Conférence de l’Onu sur le changement
climatique de la fin de l’année un message clair sur le développement à venir du cadre international
visant à combattre le changement climatique.» Mais c’est encore trop aux yeux de l’administration
«Faire face au changement climatique est une question à long terme qui requerra une participation
globale et une diversité des approches pour prendre en compte les situations différentes.»
Réchauffement: 2 - Planète: 0.
Mais le pire est à suivre. Comme on pouvait s'en douter, les scientifiques constatent une
nouvelle accélération des émissions de carbone liées aux activités humaines:
alors qu'elles ont cru en moyenne de 1% au cours de la décennie 1990-1999,
le rythme annuel moyen dépasse 3% entre 2000 et 2004, expliquent six chercheurs
(Etats-Unis, Australie, France, Allemagne et Grande-Bretagne) dans une prestigieuse
L'essentiel de la hausse provient des deux géants en développement, Chine et Inde,
jusqu'à présent, les émissions de carbone augmentaient moins vite que le PIB.
Autrement dit, l'intensité énergétique était à la baisse (combien j'ai craché de carbone
pour produire un euro de richesse). C'est désormais l'inverse: la croissance de la richesse
mondiale survitamine les rejets de gaz carbonique. C'est juste pire que le scénario
le plus pessimiste des scientifiques onusiens rassemblés au sein du GIEC:
même ce modèle «noir» s'appuyait sur une intensité énergétique à la baisse.
Réchauffement: 3 - Planète: 0.
Alors on se bouge, ou on achète tous des 4x4 jusqu'à l'hallali?
Denis Delbecq le 22 mai 2007 à 14:12