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Réchauffement: 3 - Planète: 0

Publié le 08 juin 2007 par Letromain
Décidément, ça en deviendrait presque déprimant de suivre les questions relatives au réchauffement climatique. Pendant que les grands de ce monde se voilent la face et aiment à se promener en jet privé, (Sarkozy et son épopée maltaise, Clinton et sa virée bordelaise, ou encore son ancien vice-Président Gore qui joue le croisé de la lutte contre le réchauffement), le radiateur planétaire marque des points.  

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La semaine dernière, on apprenait ainsi (1) que la pompe de carbone océanique

ne tient pas ses promesses:

l'océan austral piège proportionnellement moins de carbone (au travers du plancton) qu'auparavant.

Un effet du réchauffement qui était attendu par les chercheurs, mais pas avant la moitié de ce siècle.

Il serait du, pour partie, au trou de la couche d'ozone, qui perturbe la circulation en haute atmosphère,

et pour partie par une altération du régime des vents qui modifie les échanges

gazeux à la surface de l'océan. Or les seules mers australes contribuent

pour 15% au pompage naturel du carbone de l'atmosphère par les océans et de la biomasse terrestre.

Réchauffement: 1 - Planète= 0.

Lundi après-midi, notre bonne vieille Terre vient encore de prendre un but en loucedé:

on apprend que les Etats-Unis tentent de torpiller le communiqué final du prochain G8,

en ôtant toute référence à la nécessité de tenir une conférence onusienne, prévue à Bali à la fin de l’année.

Vous jugerez vous-même de la brutalité de ce texte, dans sa forme initiale:

«A cette fin, nous adresserons devant la Conférence de l’Onu sur le changement

climatique de la fin de l’année un message clair sur le développement à venir du cadre international

visant à combattre le changement climatique.» Mais c’est encore trop aux yeux de l’administration

Bush qui propose à la place:

«Faire face au changement climatique est une question à long terme qui requerra une participation

globale et une diversité des approches pour prendre en compte les situations différentes.»

Réchauffement: 2 - Planète: 0.

Mais le pire est à suivre. Comme on pouvait s'en douter, les scientifiques constatent une

nouvelle accélération des émissions de carbone liées aux activités humaines:

alors qu'elles ont cru en moyenne de 1% au cours de la décennie 1990-1999,

le rythme annuel moyen dépasse 3% entre 2000 et 2004, expliquent six chercheurs

(Etats-Unis, Australie, France, Allemagne et Grande-Bretagne) dans une prestigieuse

revue américaine (2).

L'essentiel de la hausse provient des deux géants en développement, Chine et Inde,

même si leurs émissions cumulées depuis un siècle sont infimes comparées à celles des pays développés.

Mais il y a pire: les chercheurs constatent un décrochement dans le seul facteur modérateur des émissions:

jusqu'à présent, les émissions de carbone augmentaient moins vite que le PIB.

Autrement dit, l'intensité énergétique était à la baisse (combien j'ai craché de carbone

pour produire un euro de richesse). C'est désormais l'inverse: la croissance de la richesse

mondiale survitamine les rejets de gaz carbonique. C'est juste pire que le scénario

le plus pessimiste des scientifiques onusiens rassemblés au sein du GIEC:

même ce modèle «noir» s'appuyait sur une intensité énergétique à la baisse.

Réchauffement: 3 - Planète: 0.

Alors on se bouge, ou on achète tous des 4x4 jusqu'à l'hallali?

(1) in Science Express du 17 mai 2007
(2) in Annales de l'Académie américaine des sciences (PNAS), 22 mai 2007.

 

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Denis Delbecq le 22 mai 2007 à 14:12


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