"Salut chérie, c'est moi!
- Très bien, je vais me coucher."
Armand Schneider se sentit soudain incompris.
Il venait de rentrer d'un long voyage et s'attendait à un accueil plus chaleureux. Il rangea quelques affaires dans un sac de sport, regarda une dernière fois sa femme, Mathilde, dormir dans leur lit et mit le feu aux rideaux du salon.
C'est un bon début, n'est-ce pas? C'est du Vincent Kappeler dans ses oeuvres. Mais c'est aussi la fin de la première des Love stories racontées dans ce volume, prologue à toute une série d'histoires semblables, et, disons-le, totalement invraisemblables.
Ainsi les amours de Paul et de Jeanne se terminent-elles de façon aussi loufoque (en plus tragique) que celles d'Armand et de Mathilde, puisque Jeanne succombe à une crise cardiaque en raison du vacarme dû au sprint terrible de Paul sur leur vélo d'appartement.
Le long voyage dont il est question au début est celui qu'en 2004 Armand accomplit avec Paul en Sibérie: ils s'y sont tous deux lancés sur la Trace des goulags... Dix ans plus tard, en 2014, les deux touristes y retournent et y retrouvent Anaïs Pavliochenka.
Entre-temps, après que Mathilde l'a quitté, suite à l'incendie, Armand a épousé Laura, la réceptionniste de l'hôtel où il se réfugia cette nuit-là, qui était auparavant tombée amoureuse d'un cochon d'Inde, puis d'un malade, dont les vies furent bien brèves.
Après ce nouveau long voyage, Armand retourne auprès de Laura. Le lecteur, pris tantôt de compassion tantôt de fou-rire tout au long de ces histoires tragi-comiques, avant de connaître le mot de la fin, se doute de ce qui adviendra à la suite de son absence...
Francis Richard
Love stories, Vincent Kappeler, 80 pages, L'Âge d'Homme
Livres précédents chez le même éditeur:
Loin à vol d'oiseau (2015)