Depuis qu’Apple a officiellement annoncé l’impossibilité pour Final Cut Pro 7 de fonctionner sous MacOS 10.13 High Sierra, je me suis activement mis à la recherche de son successeur. Mon quotidien tournant de manière importante autour du montage vidéo, ce n’était pas une décision à prendre à la légère et j’ai donc entrepris de tester les trois solutions de remplacement les plus évidentes, à savoir Adobe Premiere Pro CC, Final Cut Pro X et DaVinci Resolve.
De prime abord, on pourrait croire que la dernière version de Final Cut Pro X est l’héritier tout désigné de la version 7. Bien entendu, il n’en est rien puisqu’Apple a radicalement changé son logiciel de montage et si je ne suis pas forcément allergique au changement, il faut avouer qu’ici, on perd de fait tous ses repères. A l’origine un peu trop proche de iMovie, Final Cut Pro X s’est mis à jour continuellement depuis pour apporter des options plus professionnelles. De mon point de vue, son apport le plus intéressant reste la prise en charge du contenu VR et autres vidéos à 360°, de manière assez intuitive. C’est malheureusement la seule chose intuitive que j’ai trouvé dans le logiciel, le reste me faisant m’arracher les cheveux.
Adobe Premiere Pro CC était donc une alternative intéressante. Bien intégré dans la suite Adobe (Photoshop, After Effects), le logiciel propose une interface facilement reconnaissable et de nombreuses options pour les professionnels. Une base solide qui inspire la confiance. Son seul défaut ? Son coût. Premiere Pro est uniquement disponible via un abonnement mensuel qui le rend rapidement hors de prix par rapport aux autres solutions et implique de s’enfermer dans l’écosystème Adobe. Sans être claustrophobe, je n’aime pas qu’on m’enferme.
Entre en piste DaVinci Resolve, l’outsider. Si les deux précédents logiciels offrent des versions d’évaluation (7 jours pour Adobe Premiere, 30 jours pour Final Cut Pro X), DaVinci Resolve offre lui une version complètement gratuite en complément de sa version studio. Et cette version gratuite est déjà impressionnante. Facile à prendre en main, elle offre déjà un beau terrain de jeu et peut déjà suffire à la majorité des monteurs. Le logiciel, en version gratuite ou payante, souffre encore de quelques limitations étranges par rapport à Adobe Premiere par exemple, mais il évolue vite et la nouvelle version 15 qui s’annonce pourrait bien combler les derniers manques. Deux bémols tout de même : son instabilité relative par rapport à Adobe Premiere, et l’absence d’option pour traiter de la vidéo VR.
Verdict ? En terme de rapport qualité / prix, DaVinci Resolve se démarque forcément. Sa version gratuite est impressionnante, multiplateforme (ce qui n’est pas le cas de Final Cut Pro X) et difficile à mettre en défaut. Final Cut Pro X garde ma préférence pour traiter de la vidéo à 360°, mais je ne vois pas ce qui me pousserait à l’utiliser sinon. Que reste-t-il à Adobe Premiere ? Son écosystème et sa place importante dans l’industrie, qui en font presque un standard. A considérer si on peut y mettre le prix…
Les alternatives : les meilleurs logiciels de montage gratuits
Si DaVinci Resolve me paraît être le meilleur logiciel de montage gratuit actuellement sur le marché (il propose en plus des outils d’étalonnage et de mixage son), il demande une configuration assez musclée pour fonctionner de manière optimale. Il existe heureusement des alternatives un peu moins gourmandes.
HitFilm Express 4
Hitfilm fonctionne sous Windows et sous OS X et est absolument gratuit dans sa version Express (alternative à sa version Pro à 400 euros). Il faut juste partager la nouvelle sur les réseaux sociaux pour avoir accès au téléchargement. L’interface est assez standard pour qui est habitué aux solutions réellement pro mais en même temps assez bien pensée pour ne pas perdre les utilisateurs moins expérimentés. Une très bonne alternative à DaVinci Resolve. Essayer Hitfilm Express 4.
Shotcut
Gratuit lui aussi, et complètement open source, Shotcut est une autre alternative crédible pour s’essayer au montage. Il fonctionne à la fois sous Windows et Mac OS X, mais aussi sur Linux. Il vient avec ses propres codecs et peut même être exécuté comme une Portable App, à partir d’un disque dur ou d’une clé USB. Un couteau suisse bien pensé qui séduira les adeptes de l’Open Source et peut-être aussi les autres. Essayer Shotcut.
Lightworks
Avec Lightworks, on revient dans la catégorie professionnelle du montage vidéo, là où HitFilm Express et Shotcut s’adressait davantage à ceux qui pratiquent le montage comme un hobby. Malheureusement, la version gratuite de Lightworks est aussi plus limité que ses concurrents, histoire de mieux justifier sa version payante, disponible en abonnement mensuel, annuel, ou à l’achat d’une licence valable à vie. Lightworks a été utilisé sur des grosses productions telles que Batman ou Mission Impossible et reste un peu complexe à prendre en main à mon sens, jouant la carte de l’innovation en terme d’ergonomie plutôt que de se reposer sur les standards de l’industrie. A réserver aux plus aventureux donc… Lightworks est multiplateforme et, si ça n’a pas changé depuis mon test, demande une connexion internet pour fonctionner. Essayer Lightworks.
Avid Media Composer First
Historiquement, Avid était le logiciel de montage par excellence, en situation de quasi monopole dans l’industrie cinématographique et même en télévision. L’arrivée d’Adobe Premiere et de Final Cut Pro lui ont fait perdre beaucoup de parts de marché et s’il figure toujours aujourd’hui en bonne place dans le monde professionnel, il n’en reste pas moins qu’il a un peu dégringolé dans le classement des logiciels de montage les plus utilisés. Pour essayer de se refaire une santé, Avid s’est inspiré du modèle de DaVinci Resolve en lançant l’année dernière une version gratuite. Celle-ci n’est pas parfaite et, comme celle de Lightworks, souffre de limitations un peu pénibles, qu’on ne retrouve pas dans HitFilm Express ou Shotcut. Personnellement, j’ai aussi toujours trouvé l’interface d’Avid très peu ergonomique et je ne le conseillerai donc pas spécialement. Essayer Avid Media Composer First.
J’ai volontairement laissé de côté iMovie et Photos, le remplaçant de Windows Movie Maker, qui viennent respectivement installés d’office avec Mac OS et Windows et qui peuvent malgré tout constituer une première étape pour ceux qui souhaiteraient s’essayer au montage vidéo. Ces outils permettent déjà de s’amuser mais montrent vite leurs limites. Si vous en avez déjà fait le tour, n’importe quel logiciel cité ci-dessus devrait vous permettre d’aller plus loin. Bref, si vous pensiez qu’il était encore nécessaire de pirater pour utiliser un logiciel de montage vidéo professionnel, vous n’avez plus d’excuse !
N’hésitez pas à partager votre expérience avec ces différents logiciels en commentaire.