LaFinBox, née en 2015 d'une collaboration entre SwissLife et Budget Insight (qui s'est depuis retirée du capital), assumait jusqu'à présent la mission d'aider les consommateurs à mieux suivre les évolutions de leur patrimoine. Grâce à l'injection de 10 millions d'euros supplémentaires, elle vise désormais à devenir un assistant de gestion financière.
Dès l'origine, l'application mobile concoctée par CrossQuantum – la jeune pousse établie par SwissLife pour porter cette offre – remplissait un besoin évident pour des millions de personnes possédant quelques actifs financiers (compte courant, livret d'épargne, PEA, assurance-vie, épargne salariale…) mais pas suffisamment fortunées pour espérer bénéficier d'un accompagnement individuel. Pour elles, la possibilité de consolider l'ensemble des informations dans une interface unique était un grand pas en avant.
À cette base, LaFinBox ajoute déjà quelques fonctions de diagnostic la rendant encore plus utile. Bien sûr, chaque fournisseur délivre une analyse pour ses produits spécifiques (par exemple pour l'assurance-vie), mais non seulement celle-ci est souvent difficile à décrypter pour le novice, elle est de peu d'utilité quand il s'agit d'évaluer les niveaux de rendement, de diversification, de risque, d'exposition aux aléas du marché… sur une situation globale du patrimoine, qui est pourtant la seule qui compte réellement.
Considérant que ce type d'outil devient indispensable pour toute institution financière, SwissLife ne souhaite pas en rester là et la compagnie a investi 10 millions d'euros pour passer à la phase suivante. Celle-ci consistera à intégrer des recommandations personnalisées, à partir de la connaissance du patrimoine existant et des projets que spécifiera le client (vraisemblablement). Et, pour faire la jonction avec l'activité historique de l'entreprise, un transfert vers des conseillers humains pourra aussi être envisagé.
En arrière-plan, l'assureur vise une convergence plus générale entre les approches « digitales » et traditionnelles de la gestion de patrimoine. Ainsi, il a mis le service à la disposition de ses clients au sein de leur espace personnel en ligne. Dans ce cas, l'objectif n'est pas tant de permettre aux utilisateurs de gérer eux-mêmes leurs opérations (ce qui peut toutefois être une option utile pour certains) que de faciliter et fluidifier le partage d'information complète et toujours actualisée avec leur conseiller.
Si la transition vers une assistance automatisée à la gestion financière à partir d'un suivi à 360° du patrimoine représente une tendance qui commence à se répandre (citons, entre autres, Grisbee, dès 2016, ou WeSave Conseil, plus récemment), SwissLife profite de la même solution pour explorer une piste plus originale et absolument essentielle pour l'avenir, à mon sens : capter les données à la source afin d'enrichir sa connaissance des clients et, de la sorte, mieux les accompagner, sur tous les canaux.