Peux-tu nous parler de ton amour de la musique reggae, quand as-tu commencé à en écouter ?Mon frère était un grand fan de reggae et de hip-hop, qu’il mettait très fort dans sa chambre à côté de la mienne. C’est comme ça que j’ai découvert la belle basse du reggae. Quand j’ai commencé à comprendre le message dans la musique - l’esprit rebelle, l’attitude positive, les enseignements, la spiritualité, l’amour et le respect, l’histoire et la culture de la Jamaïque -, ma passion pour le reggae s’est encore renforcée.
Quels sont tes trois groupes ou artistes favoris ? Quelle est la première chanson que tu as écoutée aujourd’hui ?J’en ai beaucoup plus que trois, mais si je devais choisir… ce serait Bob Marley & The Wailers, Dennis Brown et Damian Marley. La première chanson que j’ai entendue aujourd’hui a été « Should I » de Dennis Brown. C’est une de celles que j’écoute pour me réveiller.
Combien de fois es-tu allée en Jamaïque ? Que ressens-tu pour ce pays ?Je suis allée en Jamaïque trois fois, et j’y retourne très bientôt en compagnie de Black Star Foundation, avec qui j’ai fait mon album The Black Stars Tracks. Ils vont en Jamaïque depuis des années. Nous logeons à Kingston chez un de leurs amis. Personnellement, je n’aime pas y faire du tourisme, je vais principalement en Jamaïque pour travailler sur ma musique, apprécier les vibrations et pour méditer et avoir de l’inspiration. J’ai beaucoup voyagé, et c’est certainement mon endroit favori. Le climat, la culture, la musique, les gens, la nourriture, la ganja, les soirées en plein air… j’adore ! Il y a tellement de musiciens et producteurs talentueux là-bas.
Quand as-tu commencé à chanter et à écrire ta première chanson ? Te souviens-tu de son titre ?Ma mère dit que je chantais déjà quand j’étais bébé. Vers seize ans, j’ai écrit ma première chanson en anglais sur ma guitare acoustique à propos de quelqu’un que j’aimais secrètement. Je ne me souviens plus du titre, mais ça disait : «You’re a closed door for me and I just can’t find the key ». (rires) Je n’ai jamais écrit une vraie chanson en néerlandais, ma langue maternelle, seulement des poèmes et des histoires.
Plus jeune, tu étais mannequin. Combien d’années as-tu fait ce travail ?Depuis que je suis petite, j’ai toujours été modèle, ce qui était bien parce que je pouvais utiliser l’argent pour prendre des cours de chant, de musique, de danse et de théâtre. J’avais l’ambition d’être actrice ou chanteuse. J’ai fini mes études à dix-sept ans et j’ai eu un bon job à Amsterdam, mais tout ce que je voulais, c’était voyager à travers le monde. J’ai été « découverte » dans la rue par une agence de mannequins. En quelques semaines, j’étais à Paris. Puis, huit ans durant, j’ai travaillé à temps plein comme mannequin dans le monde entier. Je suis très reconnaissante pour cette période, pas seulement parce que j’ai pu aller au Japon, au Mexique, au Kenya et dans beaucoup d’autres pays, mais pour l’expérience que j’ai acquise et que je peux utiliser dans mes projets actuels.
Pourquoi as-tu choisi de changer pour une carrière musicale ?La crise économique et toutes ces émissions télévisées sur les mannequins ont vraiment changé l’industrie de la mode. Il était devenu plus dur de trouver du travail et, vers 2011, j’en ai eu assez d’attendre que le travail arrive, alors j’ai démissionné. Aussi, une certaine expérience révélatrice m’a fait réaliser que je devais poursuivre ce que j’aime vraiment : la musique. J’ai continué d’écrire et d’enregistrer des chansons pendant que j’étais mannequin. J’ai décidé d’en mettre quelques-unes en ligne, et j’ai rapidement commencé à me connecter et à collaborer avec des musiciens et des producteurs partout dans le monde. Une autre chose que je voulais vraiment était de travailler dans un coffeeshop à Amsterdam, d’où je viens. Un en particulier qui a toujours eu de bonnes vibrations, alors j’ai postulé pour un emploi et je l’ai eu. Je travaille là-bas depuis, c’est toujours une bonne combinaison avec ma musique, car l’une de mes missions est d’aider à la normalisation du cannabis, en particulier pour son usage médical.
Ton nouvel album, The Black Star Tracks, est sorti depuis le 17 novembre. Comment est né ce projet ?Cet album est une collaboration avec Black Star Foundation d’Amsterdam, d’où le nom Black Star Tracks. C’est une organisation à but non lucratif qui promotionne, produit et programme du reggae en Hollande depuis 2003. Nous avons beaucoup travaillé ensemble ces dernières années. Nous sommes allés ensemble en Jamaïque deux fois. Après avoir posé sur trois de leurs riddims, l’idée est venue de faire un album ensemble. Je suis très reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de pouvoir m’exprimer sur tous ces bons riddims de Asher-E et The Firehouse Crew, ainsi que de bénéficier du soutien total et des conseils de Dennis et Michelle de Black Star Foundation.
Comment as-tu rencontré l’équipe de Black Star Foundation et le Firehouse Crew ? Un ami commun m’a présentée à Dennis et Michelle après un de mes premiers shows en Hollande. Ils travaillent avec le Firehouse Crew depuis des années, ils ont joué beaucoup de leurs riddims. J’ai rencontré pour la première fois le Firehouse Crew il y a quelques années à Amsterdam, ce sont des musiciens extraordinaires. J’ai aussi eu l’honneur d’être en studio avec eux lors de l’enregistrement du riddim de « Smile High Vibe ».
Quand as-tu écrit les chansons de The Black Star Tracks ?La plupart des chansons ont été composées sur cette dernière année et demi. Hormis « Butterflies », « Come Rain Come Shine » et « Rude Boy » qui sont déjà sorties sur des riddims de Black Star.
Que feras-tu en 2018 ? De la musique, parcourir le monde, vivre pleinement, me sentir irie… Je vais d’abord aller en Jamaïque pour prendre l’inspiration pour cette nouvelle année. Je ferai aussi une vidéo pour une des chansons de The Black Star Trackslà-bas… Voilà un bon début !
Simba
http://leahrosier.com/(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)