Mais Xavier Milin nous alerte, dans son ouvrage Lever des fonds, sur les limites de l’autofinancement et la tentation de vouloir lever le moins de fonds possible pour se garantir une certaine tranquillité d’esprit. A l’aide de l’exemple suivant, il recommande de simuler ce que l’on pourrait faire avec des fonds supplémentaires :
« Vous n’avez peut-être pas besoin de lever des fonds. Mais faites tout de même un nouvel exercice qui cette fois partira de vos projections initiales, auxquelles vous allez rajouter le montant visé.
Faites ce travail. Vous verrez que cela peut vous faire totalement revoir votre stratégie de levée dans un sens comme dans l’autre. À ce stade, investir une telle somme dans l’entreprise pourrait ne pas avoir d’impact significatif et cela confirmerait qu’une levée n’est pas justifiée. Néanmoins, dans certains cas, l’exercice peut donner lieu à de belles levées et surtout à des échanges passionnants avec les fonds d’investissement qui eux-mêmes auront des idées judicieuses pour investir les quelques millions finalement recherchés. »
S’il ne faut pas négliger la lourdeur du processus, une levée de fonds est aussi une opportunité d’échanger avec des investisseurs, de bénéficier de leur expertise et d’actionner des leviers auxquels vous n’auriez pas accès par l’autofinancement. Injecter une somme dont vous n’avez pas forcément besoin aujourd’hui peut vous permettre de franchir plus rapidement une étape significative. N’écartez pas trop vite cette possibilité !