Nicolas Sarkozy ou l’art de gouverner par le mépris…

Publié le 07 juillet 2008 par Kamizole

Sans doute Nicolas Sarkozy a-t-il retenu quelques leçons de Machiavel (je doute qu’il l’ai lu mais Henri Guaino a dû lui en fournir une note de synthèse à la mode enarchique) dont l’utilité du “faire savoir” (à défaut de faire et de savoir)… néanmoins il dépasse toutes les limites de l’acceptable - sans même parler de la dignité de la fonction présidentielle ! - dès qu’il “se lâche”… ou chassez le naturel, il revient au galop (ou par la fenêtre si vous l’avez jeté par la porte).
Or, au naturel, Sarko est du genre voyou, inculte et sans aucune éducation. Pensant qu’on met tout le monde dans sa poche par la grosse rigolade, les injures grossières à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme lui.
J’écoutais avant hier soir sur France-Info son intervention devant les militants ou autres de l’UMP. Outre son appréciation toute particulière du rôle de la présidence de l’Union européenne (ses partenaires européens souffleront sans nul doute un grand “ouf” de soulagement quand arrivera le 31 décembre 2008 ! il n’y a guère que lui pour ne pas se rendre compte qu’il insupporte tout le monde…) toujours grand donneur de leçons.
Ses “leçons” d’économie à la BCE (Banque centrale européenne) auraient de quoi faire rigoler un cheval (Jolly Jumper aurait désarçonné depuis belle heurette ce Lucky Luke de pacotille !). Personnellement, pour une fois, j’aurais plutôt tendance à donner raison à Jean-Claude Trichet pour l’augmentation des taux d’intérêt…
Evidemment, Nicolas Sarkozy n’a d’yeux que pour ce que fait la Réserve fédérale américaine ! Ont-ils raison pour autant ? That’ the question… mais, ce me semble, les connaissances de Nicolas Sarkozy en matière d’économie et de politique monétaire doivent tenir aisément sur un timbre-poste. J’avais relevé (”L’écho de l’Eco” sur le “12-15″ du Monde.fr du 1er juillet 2008) sans avoir le temps d’en traiter, une précédente déclaration de notre “Très Grand Homme” selon la formule consacrée par “Pire Racaille“…
“Je crois que la Banque centrale européenne - et son indépendance doit être préservée - devrait se poser la question de la croissance économique en Europe et pas simplement de l’inflation” (…) “L’inflation d’aujourd’hui est due à l’explosion des matières premières, alors on ne va pas m’expliquer que pour lutter contre l’inflation il faut monter les taux d’intérêt !”.
Si Nicolas Sarkozy avait quelques sous de réflexion, il comprendrait que l’explosion des matières premières n’est pas uniquement due à une pénurie (même si les Chinois “pompent” tout ce qu’ils peuvent) mais bien plus à une intense spéculation qui ne date pas d’aujourd’hui. Depuis juillet dernier (et même bien avant pour les matières premières non agricoles) toute une série d’articles du Monde traitait du mouvement des spéculateurs qui se détournaient des titres financiers. Surtout depuis la crise des “morgate subprimes” qui ont accéléré le choc et précipité l’éclatement de la “bulle immobilière”… ce qui était largement prévisible depuis plusieurs années… il restait à savoir quand et comment car il est dans la nature des “bulles” d’éclater une fois devenues trop grosses… les amateurs de “Malabar” de mes années de jeunesse en savent quelque chose et, moins prosaïquement penser à “la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf” du toujours moderne Jean de La Fontaine que je lis et relis avec toujours le même plaisir.
En matière d’inflation, nous connaissons à peu près la même situation de “stagflation” (néologisme combinant inflation et stagnation économique) que dans la période d’inflation galopante (1975-1985) à ceci près que, contrairement à cette période, la “spirale inflationniste” ne doit absolument rien - bien au contraire ! - à l’augmentation générale des salaires et des revenus.
Or, même si les thèse “monétaristes” n’ont jamais été ma tasse de thé (mais on ne m’a pas demandé mon avis : j’ai dû les étudier bon gré, mal gré !) force est de reconnaître que le crédit augmente la masse monétaire. Or, dans une période où c’est l’argent (au sens général du terme) qui semble devenu la seule “matière première” de référence et où la spéculation a été largement entretenue par des injections massives et répétées de liquidités à chaque crise monétaire et/ou financière, comment ne pas supposer qu’une nouvelle baisse des taux d’intérêts précipiterait à nouveau les spéculateurs et prédateurs de toute nature dans cette fuite en avant dans la spéculation, laquelle n’a jamais d’intérêt ni pour l’économie réelle ni pour les consommateurs…
Je pense en particulier à tous ceux qui ont acheté des logements bien au-dessus des prix raisonnables, grâce à des crédits dont le faible taux pouvait être attractif et faire passer la pilule et qui risquent aujourd’hui de perdre beaucoup s’ils doivent revendre (à perte… of course) et/ou qui, de surcroît, si les crédits étaient “à taux révisables” risquent d’être étranglés financièrement.
Ceci dit, pour en revenir à l’économie selon Sarko, le summum de l’ignartitude a été atteint quand il a parlé de “dumping monétaire” s’agissant de la hausse des taux ! Le Président de la République française devrait se garder d’user de termes dont il ne connaît pas la signification exacte… J’aimerais en effet que l’on m’expliquât comment une augmentation des taux d’intérêt d’une banque centrale pourrait être une arme qualifiable de “dumping” ! alors même que c’est tout le contraire…
On connaît le “dumping social”, fort bien pratiqué en Europe par les pays les plus pauvres dans cette lutte acharnée de tous contre tous dont j’ai déjà parlé récemment sur “le Rabicoin“, le “dumping fiscal” (même problème entre pays européens). On peut parler de “dumping monétaire” lorsqu’il y a dévaluation (appelée “compétitive”) d’une monnaie.
Sauf à prouver que l’augmentation des taux d’intérêt vise une dévaluation bien aléatoire de l’euro et, à cet égard, Nicolas Sarkozy qui a les yeux de Chimène pour les Etats-Unis devrait savoir que, taux d’intérêt en hausse ou en baisse, dollar fort ou au plus bas, la politique monétaire américaine fait toujours le jeu des USA… il est évident que la BCE cherche, en augmentant les taux d’intérêt, non pas le dumping monétaire qui n’existe que dans l’imagination trop prolixe de Sarko, mais à réduire la masse monétaire artificiellement créée par le crédit facile, laquelle auto-alimente la spirale inflationniste.
Mais Nicolas Sarkozy qui vit à l’oeil n’a que faire de l’inflation qui mine la plupart des ménages, des plus modestes aux couches moyennes. D’autant que l’inflation augmente d’autant le budget de l’Etat par le biais de la TVA…
A cet égard, s’agissant de la TVA à 5,5 % qu’il veut faire appliquer pour la restauration, il adresse un satisfecit à Barroso qui l’accepterait… Wait and see ! Nicolas Sarkozy ayant déjà outrageusement menti à l’automne dernier quand il prétendait que la Commission européenne acceptait de voir la France reculer à 2012 la réalisation de l’équilibre budgétaire, il me semble probable qu’une fois encore soit il prenne ses désirs pour la réalité (nous nagerions alors comme toujours en pleine “pensée magique”, un des multiples symptomes du “Syndrome de Sarkozy”) soit il mente effrontément une fois de plus, ce qui n’aurait rien d’étonnant si l’on se référe à la “Constante de Sarkozy” : “un scandale par semaine, un mensonge par jour”…
Mais la marque du plus profond mépris pour le peuple (”qui t’a fait roi, mon fils ?”) restait à venir… s’agissant des syndicats et des grèves : elles passeraient inaperçues.
Certes, les salariés et les fonctionnaires (ou assimilés) ont été moins mobilisés ces derniers temps… Mais sont-ils moins en colère pour autant ? Ils ont déjà perdu assez d’argent (contrairement à ce que tente de faire accroire tous les réacs les grévistes ne sont jamais payés… et j’en connais qui tirent sacrément la langue pour boucler des fins de mois déjà devenues suffisamment difficiles par le seul biais de l’inflation et des salaires qui ne suivent pas).
Mais que, voulant rassurer son électorat le plus ultra-réac pour ne pas dire facho, Nicolas Sarkozy n’en pavoise pas pour autant. Ce type de discours méprisant, largement répercuté par les médias risque d’augmenter la colère d’un grand nombre de Français qui subissent depuis plus d’un an la politique de Sarko et de l’UM/Posture. Surtout venant de la part de celui qui avait promis d’être le champion du pouvoir d’achat !
Dernière trouvaille en date de Borloo pour faire les poches des plus pauvres : annualiser le fameux “malus” sur les voitures les plus polluantes… Occasion de rappeler Jules Renard : les pauvres n’ont qu’un seul tort celui d’être les plus nombreux… c’est donc eux qui doivent être mis à contribution pour le plus grand bien des finances publiques.
Certes, Nicolas Sarkozy cherche à limiter l’émergence de la colère du peuple sur le plan électoral en modifiant les règles (pour les prochaines Régionales et en charcutant la carte électorale). Mais quand bien même y parviendrait-il qu’il se méfie toutefois du ras-le-bol général.
Je ne saurais dire comment ni quand il s’exprimera… si jamais il s’exprime. Il ne suffit pas en effet d’appeler au “mouvement social” et il n’y a guère que la droite (qui voit des complots partout) et Besancenot ou Laguiller pour y croire mordicus en pensant qu’il suffit de remonter les troupes.
Mais qu’un jour le Troll de l’Elysée reçoive en pleine poire le boomerang qu’il a lancé reste du domaine du possible… Et cela fera d’autant plus mal à son gros tarin (sans parler de ses petites quenottes de piranhas !) que le boomerang revient avec la même vitesse et la même force !

En attendant de sans doute bien rigoler à ce spectacle, j’arrête pour aujourd’hui. Je remonte sur mes escabeaux pour mes grands travaux de rangements, réaménagements, bricolage, grand ménage, etc… cela avance, doucement mais sûrement.